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Autoportrait surréaliste et photomontage, sur les traces de Gilbert Garcin

Autoportrait surréaliste et photomontage, sur les traces de Gilbert Garcin

Bonjour à tous ! J’espère que la rentrée s’est bien passée pour tous, que vos nouvelles classes sont toutes sympas, sérieuses, agréables et tout et tout. Par ici, c’est (pour l’instant) calme mais mon emploi du temps est déjà rempli de lundi jusqu’à la Toussaint. Je me fais discret en ce moment, je sais, mais le quotidien est bien rempli et j’avoue ne pas avoir beaucoup d’idées non plus.

Du coup, je suis bien content d’avoir une super chroniqueuse qui intervient à ma place 😀 Merci M’dame Audrey !!!

Son projet du jour : un autoportrait surréaliste réalisé grâce à un photomontage, rien que ça !

M’dame Audrey, la parole est à toi :

Ce projet s’inspire de l’oeuvre de Gilbert Garcin, un artiste français né à La Ciotat en 1929. Il vit et travaille à Marseille.

Gilbert Garcin découvre la photographie au moment de sa retraite. En effet, ses premières tentatives datent de 1993 ! En 1998, sa carrière démarre réellement. Découvrant son travail au festival de Photographie de Braga, au Portugal, la galerie Les filles du calvaire décide de l’exposer au Salon Paris Photo. Les professionnels et les collectionneurs sont conquis.

Depuis, Gilbert Garcin expose à travers le monde et est sollicité par des directeurs de petits centres d’art comme de grands musées internationaux.

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Gilbert Garcin utilise le photomontage. Il s’agit d’un assemblage, en une seule image, de photographies (entières ou partielles) par collage, par tirage, ou par logiciel.

Le photomontage a connu un développement en Russie en 1916 avec le constructivisme représenté par Alexandre Rodtchenko et en France avec le dadaïsme et les Surréalistes.

Pour ses premiers portraits, Gilbert Garcin se photographie de dos, en veste et chapeau. Sa silhouette noire et blanche, découpée dans du papier photo, montée sur du fil de fer, positionnée dans une maquette bricolée avec de la lumière, du sable et des cailloux, est re-photographiée. Ce n’est que quelques années plus tard qu’il osera être face à l’objectif.

Les amoureux de Perros-Guirrec

Gilbert Garcin n’aime guère reconnaître qu’il y a du Magritte en lui. La peur de l’étiquetage…  Il admet que « ses photos évoquent l’absurde, une des caractéristiques du surréalisme » mais il n’est pas persuadé du rôle majeur de l’inconscient.

Cependant, les petits scénarii qu’il invente où des objets du quotidien se transforment en menace et ses fantaisies illusionnistes chargées d’énergie poétique en font un surréaliste.

Le témoin

C’est dans le cadre du P.E.A.C. de l’école que j’ai été amenée à travailler sur Gilbert Garcin. Le thème défini était « Le portrait ». Avec mon ancienne collègue de CM2, nous avions dressé une liste non exhaustive des différents types de portraits que l’on pouvait trouver.… Et c’est comme ça que j’ai hérité du portrait surréaliste.

En vidéo-projetant plusieurs photographies de Gilbert Garcin, les élèves ont rapidement mis en avant les caractéristiques principales de son travail :

  • le support utilisé : la photographie
  • le recours au noir et blanc
  • les proportions non réalistes
  • le recours à des objets du quotidien

Le matériel : Feuilles blanches format A5 et crayons de bois.

Certains élèves ont eu besoin de faire plusieurs essais, de tester plusieurs idées. Le format A5 permet d’être synthétique et plus rapide dans la réalisation de l’esquisse.

Le but de cette réalisation est d’amener l’élève à réfléchir sur son autoportrait : « Comment vais-je me mettre en scène ? Avec quel matériel/objet ? Quelle position vais-je prendre ? »

Une contrainte était à respecter : la photographie devait être prise en classe, le ou les objets utilisés devaient être facilement transportables.

 

Première étape : La silhouette                       Le matériel : Appareil photo numérique / fond neutre / feuilles blanches et papier photo

Une fois la réflexion sur l’autoportrait aboutie, il a fallu prendre les élèves en photo. Devant un fond neutre, ils ont pris la position qu’ils souhaitaient pour leur autoportrait. Certains donnaient l’illusion de marcher, de se battre, de s’accrocher à quelque chose. D’autres étaient assis.

Les photographies ont ensuite été imprimées.

D’abord sur du papier A4, en plusieurs formats, afin de choisir celui qui serait le plus adapté puis, une fois le format choisi, sur du papier photo.

Merci à la maman qui s’est proposée de le faire, ça fait faire quelques économies ! 🙂

 

2e étape :découpage de la silhouette et mise en scène                     Le matériel : Appareil photo numérique / feuilles noires format raisin pour le fond / papier photo / objets divers en fonction des objets de chacun

Certains ont utilisé le matériel présent en classe : trousse, règle, taille-crayon, boite de mouchoirs, horloge, plante, cailloux, poignée de porte… D’autres ont apporté des jouets : peluches, Légo…

 

Après avoir découpé leur silhouette (j’avoue en avoir découpées quelques unes par peur des catastrophes…), les élèves les ont mises en scène devant un fond noir afin de réaliser leur autoportrait. Certains ont dû se creuser les méninges et faire preuve d’ingéniosité pour trouver un moyen de faire tenir leur silhouette… Un des élèves devait porter une voiture à bout de bras et un autre se faisait écraser par un livre !

 

Une fois le montage réalisé, la photo définitive est prise. J’ai ensuite fait les ultimes retouches à la maison. Et pour boucler le projet, on a ensuite développé les photographies via un site internet.

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Projet de rentrée : l’autoportrait

Projet de rentrée : l’autoportrait

Bonjour tous ! J’espère que vous profitez bien de vos vacances et que la suite sera tout aussi sympa !

Pour anticiper le début de l’année,  je vous propose un projet d’art pour la rentrée.  L’idée est de faire réaliser une production qui permettrait à l’élève de se représenter.

Projet de rentrée : l'autoportrait

Oui, mais non. L’autoportrait ne sera que la première étape du projet. On va essayer d’aller plus loin et de les faire se représenter physiquement, mais aussi de faire transparaître leurs personnalités dans les productions.

Projet de rentrée : l'autoportrait

Voici tout d’abord le plan suivi lors de la séquence, qui permet de mieux comprendre les enjeux de chaque étape :

Brevets d'arts visuels

Projet de rentrée : l'autoportrait

Lors de la première séance, on va demander aux élèves comment ils pourraient se représenter. On les laisse chercher des exemples de réponses plastiques, et y a fort à parier que la seule chose qu’ils proposent, ce soit de dessiner leurs visages (un autoportrait, oui).

OK, on se lance ! Alors là, on peut en profiter pour leur glisser quelques notions de proportions pour le visage. On pourrait même faire un dessin par étapes grâce à ce site :

Projet de rentrée : l'autoportrait

A chacun de personnaliser son propre portrait à chaque étape.

Comme oeuvre de référence, je vous propose un autoportrait de Van Gogh :

Projet de rentrée : l'autoportrait

Vincent Van Gogh – Portrait de l’artiste (1889)

On observe la réalisation du fond. On peut essayer de l’imiter en observant les motifs et l’harmonie de couleurs.

On met en couleur à la craie grasse et on joue à Qui est-ce ? à la fin de la séance. Voilà une séance rondement menée ! Mais, au lieu de s’arrêter là, on va présenter quelques réponses que des artistes ont apporté à la même problématique du portrait.

Projet de rentrée : l'autoportrait

On projette le tableau de Torres-Garcia et on laisse les élèves réagir : qu’est-ce qu’on voit ? Qu’est-ce que ça représente ? (vous trouverez les différents tableaux à agrandir en bas de l’article)

Projet de rentrée

Composition – Joaquin Torres-Garcia (1932)

(Merci pour les infos M’dame Audrey)

Dans ce tableau, l’artiste a représenté sa vie sous forme de pictogrammes extrêmement simplifiés. On doit ensuite imaginer ce que chacun de ces symboles peut vouloir dire.

On poursuit en demandant de réfléchir à UN côté de la personnalité ou UN élément de la vie de chacun. On essaye (au brouillon pour commencer) de le dessiner à la manière de l’artiste, on simplifie le trait, on gomme les détails, bref, on va à l’essentiel. On reproduit sur 1/4 de A4, on met en couleur (aux feutres, pourquoi pas) et on a un échantillon de classe sous la main.

Projet de rentrée : l'autoportrait

Pour la séance suivante, on propose à la classe de découvrir successivement 2 tableaux. On présente le premier et on laisse réagir : ce que l’on voit, ce que ça signifie. On arrive à la déduction que ces objets représentent la vie du peintre, c’est une sorte de portrait ! Ben oui, en même temps, c’est là-dessus qu’on travaille en ce moment.

Puis on découvre le tableau de Monet et on en déduit (plus vite ce coup-là) qu’il s’agit là aussi d’un portrait. La différence est que Monet a en plus représenté un lieu qui compte pour lui. On essaye de deviner les traits de sa personnalité qui se cachent dedans.

Puis on passe à une phase de réalisation. On réfléchie à des objets importants pour nous, des indispensables et on les découpe dans des prospectus, des catalogues de voyage, des magazines, … afin de les assembler dans une production semblable (présenter brut comme Hoogstraten ou bien dans un environnement personnel comme Monet).

Projet de rentrée : l'autoportrait

Hoogstraten réalise son propre portrait à travers une collection de 21 objets qui sont retenus par deux lanières de cuir rouge sur un panneau de bois. Il nous livre de éléments-clés de sa personnalité : il fait allusion à sa qualité de peintre (le cahier, le pinceau), d’auteur (la plume et les deux tragédies dont il est l’auteur), son statut élevé (le sceau de cire à ses armes).

Pour le reste, on peut tenter d’imaginer ce à quoi ça correspond.

Par ici, vous pouvez voir des réalisations d’élèves à la manière de l’artiste.

Projet de rentrée

Tiré d’une newsletter Artips :

« Une pile de livres, une palette, des pinceaux… Ces objets sont négligemment posés sur une table devant un papier peint très fleuri, comme s’ils venaient tout juste d’être abandonnés.
Le titre l’indique, il s’agit du Coin d’atelier du peintre Claude Monet.

Pourtant, si l’artiste n’apparaît pas dans le tableau, Monet signe ici un véritable autoportrait ! Avec, en prime, un petit pied de nez à son père…

Tous les éléments sont judicieusement choisis par le peintre pour évoquer sa propre vie.
Monet est alors un jeune homme de 21 ans, certain de sa vocation d’artiste : c’est pourquoi il place bien en évidence la palette et les pinceaux au premier plan.

Monet montre aussi quel genre de peintre il veut devenir. L’œuvre accrochée au mur n’est pas là par hasard. Ce paysage rappelle le style de “l’école de Barbizon”, un groupe d’artistes de l’époque. Ces derniers quittent leurs ateliers pour aller peindre en plein air et observer la nature de plus près.
Une démarche qui va beaucoup inspirer Monet et ses amis impressionnistes…

Et les armes suspendues au mur, alors ? Elles évoquent un épisode marquant pour Monet. Tiré au sort, il est contraint d’effectuer son service militaire. Son père lui propose une échappatoire : payer un soldat pour le faire à la place de son fils, à condition que ce dernier renonce à sa carrière de peintre !
Mais la vocation de Monet est si forte qu’il refuse la proposition paternelle et exécute son service militaire sans tricher.

Ce tableau est donc une manière pour lui d’assumer pleinement son choix de carrière, et tant pis si papa n’est pas content ! »

Projet de rentrée : l'autoportrait

Projet de rentrée : l'autoportrait

 Maintenant que l’on a découvert l’autoportrait, ainsi que les 3 réponses d’artistes, on va proposer la consigne suivante :

Projet de rentrée : l'autoportrait

On en débat : qu’est-ce que vous en comprenez ? Il s’agit de réaliser un portrait de soi en y mettant des éléments réellement personnels, de dévoiler des parties de soi que les autres ignorent.

Pour cela, on laisse quelques éléments au choix :

– support A3 ou A4

– choix du médium (et des outils)

On laisse chacun faire une esquisse de la réalisation imaginée. Les volontaires partagent leurs idées. Dans l’idéal, ils réinvestiront des idées piochées dans les 4 types de portrait vus.

Puis on passe à la réalisation proprement dite. Elle peut prendre 2 ou 3 séances.

Projet de rentrée : l'autoportrait

Si des bandes apparaissent à l’affichage, cliquez sur Télécharger, puis Ouvrir avec… et choisissez votre lecteur PDF.

Projet de rentrée : l'autoportrait

Un énooooorme merci à Djoum pour cette fiche, sur le modèle d’Orphys :

Projet de rentrée : l'autoportrait

Projet de rentrée : l'autoportrait

Lors de la réalisation, certains seront tentés de se représenter sur une partie de leur production. Afin que le portrait soit (plus ou moins) ressemblant, et maintenant que les proportions du visages ont été évoquées, on propose l’utilisation de ces modèles dans lesquels les élèves n’auront plus qu’à sélectionner, prélever, reproduire et assembler les différentes parties :

Projet de rentrée : l'autoportrait

Projet de rentrée : l'autoportrait

Pour l’évaluation, je demande tout d’abord aux élèves de se pencher sur leur travail. Grâce à des critères explicites, je m’intéresse à la qualité de la réalisation :

  1. L’aspect productif : maîtrise technique ;
  2. L’aspect expressif : implication personnelle dans la réalisation et originalité de la production ;
  3. Les liens faits entre sa démarche et celles des artistes présentés ;
  4. L’intention de la création : même si la réalisation n’est pas parfaite, qu’est-ce que l’élève a essayé de faire ?

Projet de rentrée : l'autoportrait

Projet de rentrée : l'autoportrait

Projet de rentrée

Composition – Joaquin Torres-Garcia (1932)

Projet de rentrée : l'autoportrait

Samuel Van Hoogstraten – Nature morte en trompe-l’oeil (1666)

Projet de rentrée

Claude Monet – Coin d’atelier (1861)

Projet de rentrée : l'autoportrait

Oui, je sais, j’ai l’immense chance d’être dans une école avec des effectifs très trèèèèèèèès bas. Il n’y a que 5 CM, alors je vous le concède, c’est royal pour l’art visuel !

L’autoportrait :

Projet de rentrée : l'autoportrait

A la manière de Torres-Garcia :

Projet de rentrée : l'autoportrait

A la manière de Hoogstraten et Monet :

j’ai choisi de photographier les installations que les élèves avaient disposées sur une grande feuille de Canson noire, puis je les ai imprimées.

Projet de rentrée : l'autoportrait

Les mêmes affichés :

Projet de rentrée : l'autoportrait

Pour finir les productions et parfaire l’affichage, j’ai utilisé un cadre papier que j’ai agrandi (à la photocopieuse) et évidé. J’ai ensuite collé les production par l’arrière :

Projet de rentrée : l'autoportrait

16 pensées sur « Projet de rentrée : l’autoportrait ! »


  1. BigBoom
    dit :

Comme d’habitude, ton article est une petite pépite!! Merci

  • Morgane
    dit :

    Quelle séquence riche, intéressante, qui mêle pratique et histoire de l’art… Bref, c’est parfait! Bravo et merci. Sûr que je vais démarrer l’année là-dessus


  • OlivierI
    dit :

 

Merci les filles ! Ravi que ça vous intéresse !


  • shamandaly
    dit :

    Super projet !

  • Sophie
    dit :

    J’adore l’outil proposé avec toutes les sortes de nez, yeux, coupe de cheveux,……. super, merci!


  • Djoum
    dit :

    Mais qu’est ce que c’est bien!! Tes articles sont toujours un bonheur! Merci beaucoup


  • OlivierI
    dit :

    Et merci à toutes les 3 pour votre petit mot !


  • alicecycle3
    dit :

    Wahou quel beau travail ! J’enregistre tout, et je suis sûre que ça va faire un tabac ! Bonnes vacances Olivier !

    OlivierI

    Jeudi 11 Août à 08:43

    Très content de te voir par ici et que ça te plasir Alice ! Bonnes vacances toi aussi!

  • OlivierI

    dit :

    Très content de te voir par ici et que ça te plasir Alice ! Bonnes vacances toi aussi!


  • rigolett
    dit :

    Top top! Je vais m’inspirer de certains points pour transposer aux cycles 2, j’adore le tableau avec les pictos!

    OlivierI

    Dimanche 28 Août à 08:39

    Je veux bien que tu me racontes comment tu l’as adapté !

  • OlivierI

    dit :

    Je veux bien que tu me racontes comment tu l’as adapté !


  • Pat b
    dit :

    Merci beaucoup pour cette séquence qui tombe à pic pour la rentrée !

    OlivierI

    Dimanche 28 Août à 08:40

    De rien !

  • OlivierI

    dit :

    De rien !

  • Clotilde
    dit :

    Un super projet pour bien commencer l’année ! Avec une proposition qui laisse place à la création et non à la simple imitation comme on peut souvent trouver 🙂 j’adore pour commencer l’année ! Merci !

    OlivierI

    Dimanche 28 Août à 08:40

    Avec plaisir !

  • OlivierI

    dit :

    Avec plaisir !


  • coravre
    dit :

    Très riche et très intéressant, encore une fois bravo

    OlivierI

    Dimanche 4 Septembre à 09:55

Brevets d’arts visuels

Brevets d’arts visuels

Brevets d'arts visuels

Ça fait un moment que l’idée me trotte dans la tête : le fonctionnement « traditionnel » (le mien y compris) en arts visuels ne me convenait pas. Toute la classe qui fait la même chose en même temps, et souvent tout le monde qui sort le même matériel en même temps, ça devenait vite ingérable, à beaucoup de niveaux. Et puis même avec des ateliers de délestage, je ne me sentais pas efficace dans ces séances, avec l’impression qu’il est possible de faire beaucoup mieux, tant du point de vue des apprentissages en jeu, qu’au niveau de la diversité des techniques utilisées.

Depuis plusieurs mois, je cogite sur ce qu’il est possible de mettre en place : comment faire pour brasser un maximum de TECHNIQUES plastiques au cours de l’année, tout en continuant à mener des projets de manière efficace ? La meilleure réponse que j’ai trouvée est de fonctionner avec des brevets : découvrir des techniques de manière progressive et autonome, en associant à celles-ci des tâches variées.

La classe est organisée en 2 groupes. Pendant que l’un est en projet en atelier dirigé avec l’enseignant (sur un projet), l’autre est en autonomie sur les brevets. 
Du coup, je pense aussi mener des projets différents avec chaque groupe. Puisqu’ils ne les mèneront pas au même rythme, et parfois pas au même moment, il vaut mieux éviter que ceux qui se lancent après ne soient un peu trop influencés par ce qu’ils ont vu et entendu (NB : réfléchir à une petite dizaine de projets pour l’année 😀 )

J’aimerais, pour chaque groupe, réaliser un film d’animation, une statue, et… pour le reste je dois encore réfléchir.

Dans le détail, j’hésite encore à mener les projets en roulement, ou bien à les faire de manière massée pour chaque groupe l’un après l’autre. Je pense pencher pour la seconde solution car sinon, la motivation et l’intérêt risque de décroître avec l’étalement du projet.

Le but est de donner à chacun une démarche (par les projets menés) mais aussi un bagage technique (par les brevets).

Et pour ne pas oublier la partie culturelle, l’année sera ponctuée de rencontre avec des artistes, des mouvements artistiques, des oeuvres (par ici pour ces découvertes -la rubrique doit encore s’étoffer- et par là pour la partie Apprendre le regard) afin de mieux cerner l’art et son évolution à travers les époques, et ainsi comprendre les évolutions et la raison de ces changements.

Au cours de la dernière période, je voudrais que chacun réalise un CHEF D’OEUVRE : à partir d’une consigne assez large, il faudra apporter une réponse plastique par une production pertinente. Bref, il s’agirait d’une réelle situation de production, avec une interprétation personnelle et une intention dans la production (je suis dessus, je vous en dis plus quand j’aurai avancé dans les brevets).

J’aimerais évaluer la maîtrise technique, le degré d’implication personnelle de l’élève pendant la durée du projet, l’originalité de sa réalisation. son intention (qui ne sera pas forcément ce qu’il aura produit),  et pour les plus fins leur capacité à faire le lien entre leur démarche et celle d’un artiste rencontré durant l’année.

Pour les brevets, je n’ai pas inventé le fil à couper le beurre, je me suis appuyé sur le fonctionnement des brevets d’autonomie chez Orphée et Orphys.

Les fiches sont plastifiées et rangées dans un trieur.

Chacune des techniques sera déclinée en 3 niveaux : Débutant – Amateur – Artiste. Pour pouvoir valider le niveau, il faudra avoir réalisé avec suffisamment de soin, de minutie, de technique la fiche correspondante.

Chaque fiche est une sorte de mode d’emploi. Je ne cherche pas l’expression de la créativité, mais bien l’apprentissage d’une technique. Ça n’aura donc aucune importance si plusieurs élèves me réalisent la même production (au contraire).

Brevets d'arts visuels

Lorsqu’il a terminé sa fiche, elle devra m’être présentée avec la réalisation, après avoir rempli la grille de réussite (au feutre effaçable à l’eau). Sur chacune d’elle, j’explicite les critères de réussite. S’ils sont tous respectés, le niveau est validé. Dans le cas contraire, on reprend ce qui n’a pas été et la fiche est à recommencer. Tout de suite ou plus tard dans l’année.

Je suis sur la réalisation des fiches pour l’instant.

« C’est bien gentil tout ça, mais ça va être quoi ces techniques ? »

J’ai listé un certain nombre de techniques que j’aimerais proposer. Ce n’est peut-être (sûrement) pas définitif, mais voici celles que j’ai en tête pour l’instant :

  1. Le crayon à papier
  2. Les crayons de couleur
  3. Les feutres
  4. La gouache
  5. Les pastels
  6. L’encre
  7. Le fusain
  8. La gouache à gratter

Pour les élèves qui baclent cochonnent ont encore du mal à parfaitement colorier des surfaces avec des feutres ou des crayons de couleurs, Beneylu Pssst propose un article sur la remédiation de la posture (tenue et gestes). C’est par ici :

Brevets d'arts visuels

Pour l’instant, je sèche. Je ne sais pas encore sous quelle forme proposer cette trace écrite. Il faudrait que, lorsque le niveau Artiste est validé (et donc que le brevet de la technique est acquis), l’élève garde une trace.

Dedans, on y trouverait :

  •  les étapes ;
  • les conseils, les astuces qu’il doit garder en tête ;
  • ce qui aurait pu être amélioré dans leur réalisation
  • ce qui a été difficile
  • un visuel ;
  • des exemples de réalisations faites avec cette techniques (des tableaux, des BD, des dessins, …)

Je suis preneur de toutes les idées que vous avez, n’hésitez pas à m’en faire part !

J’aime l’idée d’une leçon à manipuler, comme Lala et Mélimélune, mais je n’ai pas encore tranché.

Vous les trouverez en cliquant sur l’image. La page est sous mot de passe. Pour y accéder, merci de m’envoyer un mail en me donnant votre adresse académique (assurez-vous que ce soit la bonne, j’ai régulièrement des erreurs et aucun moyen de vous contacter ensuite).

Brevets d'arts visuels

Pour que les élèves suivent leurs brevets validés, la fiche de suivi (les cases sont à colorier lorsque le brevet est validé :

Brevets d'arts visuels

Et le tableau de suivi de la classe, pour l’enseignant :

Brevets d'arts visuels

Voici un certain nombre de projets qui ont retenu mon attention, que j’ai trouvé particulièrement bien construits, intéressants, et sur lesquels je pense m’appuyer. La liste n’est bien entendu pas exhaustive ! Je vous laisse découvrir, vous faire une idée, piocher, compléter, trouver chaussure à vote pied :

Chez Orphée : du Pixel Art

Brevets d'arts visuels

Toujours chez Orphée : le cinéma d’animation

Brevets d'arts visuels

Réaliser des statues à la manière de Niki de St Phalle (merci M’dame Audrey !) :

Brevets d'arts visuels

Chez BigBoom : Réaliser mon lieu à moi – recréer un univers qui me ressemble à l’intérieur d’une boîte à chaussure

Brevets d'arts visuels

Créer un monstre : un projet qui fonctionne trèèèès bien. Je n’ai pas créé de fiche, mais vous trouvez toute la démarche dans cet article, dans la partie Isoler, Prélever, Reproduire, Assembler.

Brevets d'arts visuels

Calligraphie et écriture : de la calligraphie, des enluminures, des graffitis, du light painting. Une sélection des façons d’écrire à travers les âges. Le projet est lourd, il sera à alléger en fonction du temps qu’on voudra y consacrer :

Brevets d'arts visuels

Chez Charivari : créer une statue comme Giacometti. Je pense utiliser sa séquence comme base, puis poursuivre en représentant une scène (une photographie, un tableau, …) en statue :

Brevets d'arts visuels

Mettre un tableau en volume : voici quelques exemples. On trouve une démarche dans Histoires d’arts en pratique (p. 102).

Pourquoi pas ne pas aller plus loin en recréant un tableau en volume (avec des légos ou des playmobils par exemple) ?

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Un projet photo : ça, c’est un projet qui me botte vraiment mais je ne me suis jamais engouffré dedans parce que je ne savais pas par quel bout le prendre. Et je viens de découvrir ce livre : Mission Photo pour les 8-12 ans. L’auteure, Anne-Laure Jacquart, est une ancienne PE devenue photographe pro.

Brevets d'arts visuels

Et ce que j’apprécie beaucoup beaucoup dans ce livre, c’est la progressivité de la démarche. Elle y aborde le sujet et sa mise en valeur, les cadrages, la composition, les lignes de compositions et tout cela de manière très progressive en suivant un fil rouge : celui d’une enquête. C’est vraiment TRES BIEN FICHU ! Il y aura une réflexion à mener sur la thématique à joindre et la sélection des thèmes abordés, ou bien l’utiliser en projet de classe sur l’année tant il est complet !

Cliquez sur l’image pour découvrir le livre sur le site de son auteure :

Brevets d'arts visuels

Vous trouverez aussi un article très complet sur la photo chez Sage :

Brevets d'arts visuels

Les chefs d’oeuvres, c’est ni plus ni moins qu’un projet individuel mené de manière relativement autonome. Il n’est en aucun cas question que la réalisation soit faite à la maison (et donc par les parents, on est passé par là), l’ensemble sera élaborer à l’école.

J’ai essayé de concevoir un plan, un guide, suffisamment contraignant pour que les élèves sachent dans quel sens avancer, mais avec un sujet suffisamment ouvert pour que les réponses plastiques apportées soient originales.

Un rapide rappel de l’organisation d’un projet en arts visuels :

Brevets d'arts visuels

Chaque sujet est introduit avec le groupe qui aura à plancher dessus, tandis que les autres sont en autonomie. On présente la problématique et on laisse déballer les idées qui viennent. Chacun réalise ensuite un croquis des idées qui lui viennent. Puis on donne la feuille avec le sujet (fichtre, j’aime pas ce terme !) et où l’on voit certaines réponses apportées par des artistes. L’approfondissement de ces découvertes se fera sur un temps d’autonomie (ou à la maison, au choix) en suivant les QR-codes.

L’idée est de laisser les élèves réfléchir sur le sujet, prévoir le matériel à rapporter, S’ORGANISER, anticiper les actions plastiques, s’imprégner des apports culturels, se les approprier, s’en inspirer pour améliorer sa production, … Bref, rêvons un peu, qu’ils soient (plus ou moins) autonomes ! Le rôle de l’enseignant sera de guider la réflexion, les accompagner dans leur cheminement, aider à relancer, à surmonter les obstacles, etc… Au passage, un document que je ressort qui pourra toujours servir : la fiche d’entretien de relance au cours des projets, qui pourra s’avérer bien utile pour relancer une production en mal d’idées ou bloquée :

Brevets d'arts visuels

Sur la fiche-travail (c’est peut-être un peu mieux), je donne une première explication qui permet de cerner le sujet et les attentes. Puis ensuite, je présente les réponses apportées par les artistes. Viennent ensuite les contraintes à respecter lors de la réalisation. Sur la seconde page, on trouve tout d’abord un questionnaire, que les élèves devront remplir juste lorsque le projet est achevé et avant de le présenter à la classe en vue de l’évaluation. La seconde partie est la grille d’évaluation, qui est à communiquer en début de projet.

Allez, assez de blabla, je vous laisse voir ce que ça donne.

Le premier sujet de chef d’oeuvre portera sur les MAISONS-FOLIES. Il m’a été inspiré par un ancien projet départemental du Pas de Calais intitulé « les bâtisseurs de rêves« . L’une des entrées proposées était justement celle des bâtisseurs fous, filon dans lequel je me suis engouffré. En partant de la découverte du Palais Idéal (le facteur Cheval), de la Casa Batlló (Gaudí) et de l’oeuvre de Hundertwasser, les élèves seront amenés à créer une maquette d’un bâtiment qu’ils connaissent en se glissant dans la peau d’un de ces constructeurs fous :

Brevets d'arts visuels

Le second projet sera de réaliser un siège. Il m’a été inspiré par le projet départemental 2012-2013 de l’Académie de Versailles intitulé « Etat de siège« . La consigne sera de choisir un personnage (parmi leurs jouets) et de construire un siège qui va refléter la personnalité, la fonction ou la passion de cette figurine. Les oeuvres de références sont la Chaise-violon d’Arman, la Chaise Clarice de Niki de Saint Phalle et aussi le Trône de Fer ^^

Brevets d'arts visuels

Les autres projets vont suivre. Je dévoile tout de même le contenu : le second sera la réalisation portera sur la réalisation d’un siège dont la forme et les matériaux de fabrication devront être en accord avec sa fonction. Pour le dernier, j’hésite encore : donner une suite sous forme de film d’animation à un extrait, un texte,… ou bien réaliser la (fausse) pâtisserie qui me dévoile (d’après une idée trouvée sur ce blog ici – accès direct au doc ICI).

D’autres projets m’ont fait réfléchir aussi. Je partage avec vous ceux qui m’ont inspiré :

  • un projet photo intitulé « C’est mon école« 
  • « réalise un masque magique, un masque aux pouvoirs étonnants » chez M. Geney
  • Réaliser un totem, toujours chez M. Geney

Je vous présente une dernière rencontre que j’ai faite et qui m’a beaucoup inspiré. Un jour sûrement… Il s’agit du travail d’Artist Edgar, je n’ai pas trouvé grand chose comme infos sur lui mais j’aime ses réalisations, le détournement de la fonction de l’objet initial pour se concentrer sur sa qualité plastique.

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

Brevets d'arts visuels

29 pensées sur « Brevets d’arts visuels ! »


  1. Orphéecole
    dit :

    Wahooou, de la bombe ce brevet d’arts visuels ! J’ai hâte de voir la suite de tes ressources, en plus ça se rapproche du fonctionnement en atelier, alors j’adore. Bises et bon courage pour cette dernière semaine 🙂

    OlivierI

    Mercredi 16 Décembre 2015 à 13:56

    Merci Orphée ! Plus je passe de temps en maternelle, plus je suis convaincu de ce fonctionnement ! Il m’aura fallu du temps pour coucher les idées, mais  ça devient bon !  Y a « plus » qu’à réaliser  l’e,semble des fiches

  2. OlivierI

    dit :

    Merci Orphée ! Plus je passe de temps en maternelle, plus je suis convaincu de ce fonctionnement ! Il m’aura fallu du temps pour coucher les idées, mais  ça devient bon !  Y a « plus » qu’à réaliser  l’e,semble des fiches

  3. cathy
    dit :

    Excellent… Quel bo projet

    OlivierI

    Mercredi 16 Décembre 2015 à 14:57

  4. OlivierI

    dit :

     
  5. Stef
    dit :

    Terrible cette idée de brevets !!
    Pour des idées, l’album Musette Souricette  et son livret pédagogique peuvent servir de ressources. Ainsi que tout ce que chacun des enseignants qui passe ici a pu faire dans sa classe.
    Je vais regarder ce que j’ai pu faire, et je veux bien participer à la création des fiches si tu as besoin.

    OlivierI

    Mercredi 16 Décembre 2015 à 15:03

    Merci pour ton message Stef !Je connais peu Musette Souricette mais j’en ai entendu beaucoup de bien. J’ai un peu édulcoré ma réflexion, en réalité j’ai déjà pas mal d’idées pour les projets ! Je les détaillerai quand j’aurai avancé sur les brevets.Je ne dis pas non pour un coup de main, contacte moi par mail si tu es intéressée ! Merci !

  6. OlivierI

    dit :

    Merci pour ton message Stef !Je connais peu Musette Souricette mais j’en ai entendu beaucoup de bien. J’ai un peu édulcoré ma réflexion, en réalité j’ai déjà pas mal d’idées pour les projets ! Je les détaillerai quand j’aurai avancé sur les brevets.Je ne dis pas non pour un coup de main, contacte moi par mail si tu es intéressée ! Merci !


  7. gandalf
    dit :

    Excellent!
    Pour la trace écrite pourquoi pas une  leçon puzzle: à chaque étape validée les élèves reçoivent une partie de la trace finale ,ils ont à disposition une trame vierge (identique pour chaque brevet et chaque trace écrite) et ils collent les parties obtenues par la validation d’une compétence (pour la partie « visuel » cela peut même être une photo de leur réalisation mais cela demande plus de boulot).
    Hâte de voir la suite en tout cas.
    Bon courage pour les derniers jours!

    Stef

    Mercredi 16 Décembre 2015 à 15:02

    La photo de sa réalisation peut être prise par l’élève lui-même. On peut imaginer des CM transférant la photo sur l’ordinateur et renommer leur photo avec leur prénom et la date pour un contrôle et l’impression par l’enseignant.
    Comme cela, les compétences informatiques sont également travaillées !

    OlivierI

    Mercredi 16 Décembre 2015 à 15:15

    Hello Gandalf !
    Merci de l’idée, je note !
    Dans l’idéal, je cherche quelque chose qui ne serait pas trop gourmand en photocops, mais l’idée est très bonne !
    L’idée de Stef me plait aussi !


  8. Stef
    dit :

    La photo de sa réalisation peut être prise par l’élève lui-même. On peut imaginer des CM transférant la photo sur l’ordinateur et renommer leur photo avec leur prénom et la date pour un contrôle et l’impression par l’enseignant.
    Comme cela, les compétences informatiques sont également travaillées !

  9. OlivierI

    dit :

    Hello Gandalf !
    Merci de l’idée, je note !
    Dans l’idéal, je cherche quelque chose qui ne serait pas trop gourmand en photocops, mais l’idée est très bonne !
    L’idée de Stef me plait aussi !


  10. beameline
    dit :

    quelle super idée !!


  11. VAL 10
    dit :

    C’est une chouette idée ces brevets.  J’ai hâte de voir la suite, je vais suivre, c’est sûr !

  12. sam
    dit :

    J’allais te proposer de photographier leur production mais je vois qu’on l’a déjà proposé à ma place…. Peut être une fiche type à remplir par recherche internet? Cela pourrait aller ensuite dans le classeur histoire des arts.


  13. gandalf
    dit :

    Yep , peut-être une trace écrite exclusivement sur  ordinateur (disponible par clé USB (chaque élève a la sienne ou une seule clé navigue ou ils ramènent une fois une clé pour prendre les brevets) ou sur un blog d’école ou un site crée par toi exclusivement sur cela) . Ceci couplé avec une fiche brevet en trame vierge donnée à chacun (où figure l’adresse du site web  ou du blog contenant les traces écrites) et ils gagnent un blason à coller pour valider leur compétence acquise. On colle le blason dans la partie où le blason figure de façon éthérée  ou esquissée).


  14. JaneFramboise
    dit :

    Super projet ! J’ai hâte de voir la suite ! ça donne envie !


  15. Anyssa
    dit :

    Commentaire qui n’a rien à voir avec l’art visuel (mais j’ai adoré ton article !) : je t’ai taggé dans cet article http://www.anyssa.org/classedesgnomes/nos-peches-mignons-pour-un-tag-du-31-decembre/ À toi de jouer !


  16. Crayons de Soleil
    dit :

    Voilà le fameux brevet d’arts visuels ! C’est vraiment super Olivier !!  Je peux  te donner un petit coup de main si tu veux  Par contre j’ai une question : le côté « technique » ne risque pas de prendre le dessus sur le côté « créatif » avec ce système ?

    OlivierI

    Vendredi 15 Janvier à 11:52

    Je prends tous les coups de main et les avis disponibles , merci !
    Et oui, le coté technique prend le pas, c’est d’ailleurs l’unique objectif visé. Pour la partie créative, c’est dans les projets et le chef d’oeuvre qu’elle sera mise en avant. Les brevets, c’est vraiment l’apprentissage d’une technique.

  17. OlivierI

    dit :

    Je prends tous les coups de main et les avis disponibles , merci !
    Et oui, le coté technique prend le pas, c’est d’ailleurs l’unique objectif visé. Pour la partie créative, c’est dans les projets et le chef d’oeuvre qu’elle sera mise en avant. Les brevets, c’est vraiment l’apprentissage d’une technique.

  18. soha
    dit :

    Enfin   Un blog sur l’art visuel en français ,je tombe toujours  sur des sites ou blog seulement en anglais, je suis une égyptienne qui enseigne l’art visuel en français pour des élèves entre l’âge de 13-16 ans, dans une école internationale  en Egypte. Ravie de trouver ton blog .

    OlivierI

    Dimanche 7 Février à 18:40

    Et ravi de te voir ici  Soha. Connais-tu des sites comme ceux de Gilbert-Arts visuels ou  Patrick Straub ?

  19. OlivierI

    dit :

    Et ravi de te voir ici  Soha. Connais-tu des sites comme ceux de Gilbert-Arts visuels ou  Patrick Straub ?


  20. Ermeline
    dit :

    Quel travail magnifique!

    OlivierI

    Lundi 8 Février à 18:19

    Rho, merci !

  21. OlivierI

    dit :

    Rho, merci !


  22. Thomas du 12
    dit :

    Quel super travail et ces belles réflexions ! J’ai hâte de voir le résultat final ! En tout cas c’est un super projet !
    Merci pour ce travail de qualité !
    Si tu as besoin d’aide, je suis là !


  23. Thomas du 12
    dit :

    La technique du dripping peut être sympa à réaliser ?

    OlivierI

    Mercredi 10 Février à 09:35

    Le dripping est une utilisation de la gouache ou de l’acrylique. Je ne l’ai pas intégrer car il n’y a  pas vraiment d’apprentissage à faire, c’est davantage une découverte et une manipulation. Cela dit, j’aime beaucoup l’oeuvre de Pollock !

    Thomas du 12

    Mercredi 10 Février à 11:51

    Oki ! C’est vrai qu’il a peu d’apprentissage  à y trouver !
    Tiens, je ne connaissait pas Pollock ! Merci pour la découverte 🙂

  24. OlivierI

    dit :

    Le dripping est une utilisation de la gouache ou de l’acrylique. Je ne l’ai pas intégrer car il n’y a  pas vraiment d’apprentissage à faire, c’est davantage une découverte et une manipulation. Cela dit, j’aime beaucoup l’oeuvre de Pollock !

  25. Thomas du 12

    dit :

    Oki ! C’est vrai qu’il a peu d’apprentissage  à y trouver !
    Tiens, je ne connaissait pas Pollock ! Merci pour la découverte 🙂


  26. Lala78
    dit :

    Coucou, je m’empare du projet sur « ma maison folle ». Je vais la proposer à mes CM2 qui ont déjà travaillé sur Gaudi et Hundertwasser en dictée HDA notamment cette année, une belle continuité. Le travail est préférable en individuel ? ou, à 2 c’est faisable ? un avis ?
    Bises

    OlivierI

    Vendredi 4 Mars à 13:12

    Un avis : oui et non. Mener un projet à deux, c’est deux fois plus d’idées, mais aussi faire des concessions alors qu’on n’en a pas forcément envie.  C’est à double tranchant.

  27. OlivierI

    dit :

    Un avis : oui et non. Mener un projet à deux, c’est deux fois plus d’idées, mais aussi faire des concessions alors qu’on n’en a pas forcément envie.  C’est à double tranchant.


  28. domrod
    dit :

    Bé c’est chouettos tout ça !!!! Quand est-ce que tu viens en C2 tu disais ?????

    OlivierI

    Lundi 4 Avril à 19:53

    Merci Dom-Yod !  Si tu cherches des idées très chouettes en arts visuels en CP, fais un tour chez Mitsouko ou chez Crayon de Soleil !

  29. OlivierI

    dit :

    Merci Dom-Yod !  Si tu cherches des idées très chouettes en arts visuels en CP, fais un tour chez Mitsouko ou chez Crayon de Soleil !

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Protégé : Les brevets d’art

Protégé : Les brevets d’art

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La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

C’est kitsch… Une coquille saint jacques, des anges, un bord de mer. Et pourquoi pas un dauphin qui saute devant un couché de soleil ? Mais qu’est ce qui te plait là-dedans ?

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Premiers coups d’oeil sur le tableau : on ne voit qu’elle, cette femme nue en plein milieu ! C’est qui ? Et qu’est-ce qu’elle fait à poil ? Y a bien deux anges dans le coin mais ça ne m’aide pas à mieux comprendre… Et à droite, un quatrième personnage vient aider la demoiselle à s’habiller (une intervention du CSA ?). Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Elle sort d’où cette coquille saint jacques ?

On retourne à la pêche (hahaha !) aux indices : on est en bord de mer et on distingue une forêt sur la côte. Ça nous avance pas beaucoup…

Si on prive le tableau de son titre, il faut avouer que sa lecture n’est pas évidente !

 La scène se passe sur les côtes de l’île de Cythère, une île grecque bordée par la mer Égée et la Méditerranée. La mer est calme et représentée de manière minimaliste car ce n’est pas le sujet du tableau.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Difficile de s’appuyer sur la scène représentée pour définir la période de création : il s’agit d’une interprétation d’un texte issu de la mythologie grecque. Ce grand classique est l’oeuvre de Sandro Botticelli, un peintre italien du XVe siècle.

Il a été peint vers 1485, en plein milieu de la Renaissance (1420-1560). On peut noter que Botticelli était un peintre florentin, ville berceau de la Renaissance italienne,mouvement qui s’est ensuite répandu dans le reste de l’Europe.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Allez, on perce le mystère du tableau ! Comme son nom l’indique, ce tableau représente le moment de la naissance de Vénus, déesse de la beauté (Aphrodite chez les romains).

Ouranos, le dieu du ciel et Gaïa, déesse de la Terre, eurent plusieurs fils. L’un d’eux, Cronos, se révolta contre son père tyranique. Il lui coupa le sexe avec une faucille et le jeta dans la mer. C’est ainsi que naquit Vénus, fille du ciel et de la mer.

C’est bien parce qu’elle vient de naître que Vénus est nue.

A son pedigree, on peut ajouter qu’elle est non seulement déesse de la beauté, mais aussi de l’amour, de la séduction et elle est aussi associée à la fertilité, la prospérité et la sexualité.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli
La naissance de Vénus, Sandro Botticelli Sur la gauche, ce ne sont pas des anges qui sont représentés. Il ne s’agit pas d’une peinture religieuse. Le personnage qui a la peau la plus foncée est Zéphyr, dieu du vent. Il est en train de souffler sur Vénus pour la ramener sur la rive. Dans ses bras, c’est Aura, sa femme, déesse des fleurs et Vent du printemps. C’est grâce à elle qu’une pluie de fleurs accompagne cette naissance.
Enfin, le dernier personnage est l’une des trois Heures, filles de Zeus et portière de l’Olympe (l’endroit où vivaient les dieux dans la mythologie grecque). Les Heures représentaient chacune une saison (en ce temps là, on ne distinguait pas l’automne de l’hiver). Celle-ci est le Printemps. On la reconnait notamment aux bleuets qui ornent sa robe. Elle accueille Vénus sur terre et s’apprête à la couvrir d’une toge. J’ai aussi lu qu’il pourrait s’agir de l’une des Grâces, les compagnes habituelles de Vénus. La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

 Ce tableau, malgré son titre, représente donc l’arrivée de la déesse sur les côtes de Cythère, telle que l’avait décrite les poètes de l’Antiquité.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Comment souvent dans les tableaux, quelques éléments plus importants qu’on pourrait le penser se sont glissés dans composition.

D’abord, les roseaux. Tout comme Vénus est la déesse de la fertilité, leur expansion très rapide en font le symbole de la fertilité, d’où leur présence.

Le thème du Printemps est omniprésent dans l’image. Aura, vent du printemps, répand des roses sur son passage, fleurs de l’amour et de la beauté (tiens, tiens). L’Heure qui accueille Vénus porte une ceinture de fleurs autour de la taille. Sa robe en est décorée, tout comme le manteau qui va enveloppé la déesse. Le printemps est associé à la renaissance de la végétation et de la nature en général après la période hivernale. C’est donc naturellement lui qui devait être représenté dans cette scène.

Enfin, le gros coquillage, assez énigmatique c’est vrai. Posons-nous tout d’abord la question de son utilité. Sans lui, Vénus arriverait sur les côtes à la nage et serait immergée. Impossible de pouvoir admirer sa beauté parfaite ! Il fallait donc une embarcation. Le choix de cette coquille s’explique sans doute par ses courbes et ses couleurs douces, parfaites pour accompagner Vénus. On peut aussi y voir le fait que Vénus serait la perle sortie de la coquille.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Côté couleurs, on note qu’elles sont claires, douces sur la majorité du tableau. L’ambiance est apaisante. On s’aperçoit que la seule zone sombre est à droite, sous l’arbre. C’est parce que Vénus n’y est pas encore arrivée. On imagine qu’elle va chasser l’obscurité.

La lumière n’est pas naturelle dans le tableau : prenons l’exemple du personnage central. Il ne produit pas d’ombre, comme si Vénus était elle-même source de lumière.

Et côté composition, la construction est faite autour d’un triangle dont l’un des sommets est au dessus de la tête de Vénus :

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Le triangle supérieur à gauche parait suspendu. Les personnages donnent l’impression de basculer vers Vénus. Ce mouvement est renforcé par les vêtements qui flottent et les fleurs qui tombent.

Les courbes de Vénus, en forme de S, soulignent sa sensualité.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Une autre particularité de ce tableau, c’est le contour marqué autours des personnages, ce qui donne un style « dessinateur »  plus contemporain.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Sandro Botticelli est un peintre italien du XVe siècle (le quatrocento – 1400-1499 en Italie). Il était originaire de Florence, le berceau de la Renaissance. Son talent lui permit d’entrer au service des Médicis, la famille la plus puissante, celle qui « régnait » sur la ville. Parmi ces oeuvres majeures, on peut citer Le Printemps, ou encore sa participation à la décoration de la chapelle Sixtine.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Pour la petite histoire, cet autoportrait du peintre est tiré de l’une de ses autres oeuvres : L’adoration des Mages (il est en bas à droite). Les trois rois mages sont des représentations des membres de la famille Médicis, qui ont passé la commande. Les autres personnages du tableau sont des proches de la famille. Botticelli s’y est peint et il y regarde fièrement le spectateur, il sait qu’il a réussi.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Le modèle dont s’est inspiré Botticelli est Simonetta Vespucci, elle aussi florentine. Elle faisait partie de la cour des Médicis et elle était considérée comme la plus belle femme de son époque. Elle meurt prématurément à l’âge de 23 ans. Botticelli ne l’oubliera pas et ce tableau sera peint 9 années après sa disparition. D’ailleurs, l’artiste demandera à être enterré aux pieds de Simonetta.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Ouais, c’est vrai. Et même que c’est fait exprès ! On a évoqué tout à l’heure le fait que Vénus venait de naître, ce qui expliquait sa nudité. Il faut noter que cette peinture est l’une des premières à montrer une femme nue depuis près de 1000 ans ! La période qui l’a précédée est le Moyen-Âge au cours duquel c’est la peinture religieuse qui est l’unique sujet des peintres. Au cours de cette période, le seul corps féminin montré par les artistes était celui d’Eve, tentée par le Serpent et chassée du Paradis. Sa nudité était associée à la honte d’être faible, elle a désobéi à Dieu. Pour les catholique, la nudité renvoie l’humain à sa condition animale alors que la religion met en avant le côté spirituel.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Ici, et pour la 1e fois, c’est le contraire. Dans ce tableau, on voit l’apparition de la beauté (et de la perfection) sur Terre. La nudité est utilisée pour montrer la perfection de la déesse, son corps n’est pas caché, elle ne peut pas tricher. Vénus est parfaite et on le voit !

A noter tout de même que la tradition veut que Vénus reste convenable. On voit qu’elle se cache la poitrine d’une main et dissimule son pubis avec ses cheveux (un geste calqué sur une statue appelée Venus pudica).

Tant qu’on parle d’elle, la posture qu’elle prend est connue sous le terme de Contrapposto. L’une des deux jambes porte le poids du corps, l’autre est laissée libre et légèrement fléchie. La ligne des épaules est opposée à la ligne des hanches. Cette position était beaucoup utilisée dans l’Antiquité.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Pour faire bref, la Renaissance est notamment caractérisée par la re-découverte des techniques et des idées de l’Antiquité grecque et romaine (re-naissance). Il marque un tournant, une rupture avec l’art médiéval.

A partir de cette époque-là, les artistes s’autorisent à peindre le nu pour lui-même, il devient un sujet à part entière. Les paysages prennent de l’importance, notamment pour les peintres flamands. Les peintures profanes se développent. Les portraits, qui étaient présents au Moyen-Âge, quittent leur traditionnel profil pour laisser plus de liberté aux peintres.

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Pour réaliser l’exploitation, j’ai choisi de m’appuyer sur la génialissime collection Pont des arts, et sur l’album Le peintre de la beauté, joliment écrit par Alice Brière-Haquet et magnifiquement illustré par Judith Gueyfier (à découvrir par  en cliquant sur l’image ).

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

J’ai eu un gros coup de coeur pour cet album car, au delà des illustrations et du texte égaux à la qualité que la collection a l’habitude de nous proposer, le récit mêle habillement la fiction et l’histoire de la création du tableau : l’admiration (l’amour ?) de Botticelli pour Simonetta Vespucci, la commande des Médicis, la réalisation de la commande qui arrive après le décès du modèle. J’ai aussi beaucoup aimé les sensations qui sont amenés par l’auteur : les odeurs (des roses, du bord de mer), le bruit du vent qui souffle dans les arbres ou du clapotis des vagues, la sensation du courant d’air (le souffle de Zéphyr ?)… Cette entrée sensible dans le tableau m’a séduit !

Voici la présentation de l’éditeur :

« Pour trouver l’inspiration, Sandro se promène dans ses souvenirs : du parfum des roses du jardin aux perles des huîtres qu’il allait pêcher… Apparaît alors la belle Simonetta, son premier amour. Et si c’était elle, la beauté ? Dans la pénombre de son atelier, Sandro se questionne… Vénus en personne viendra lui souffler la réponse. Le peintre tient son tableau ! C’est Vénus qu’il représentera mais avec les traits de Simonetta, son amour perdu. L’illustratrice, Judith Gueyfier, donne à ses personnages la douceur des visages, le velouté des regards, les ondoyantes chevelures du maître florentin. Quel plaisir, quelle beauté ! Nous retrouvons dans l’album les tons bleus et les motifs de chardons et de roses, les positions de la déesse et de sa suite. Simonetta et la déesse ne font qu’une au fur et à mesure de l’ouvrage et introduisent superbement La Naissance de Vénus de Botticelli. »

La séance et les documents élève

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La fiche méthode pour entrer de manière sensible dans le tableau :

Entrer de manière sensible

 La trace écrite (sur le modèle de Cenicienta)

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

Une jolie idée que j’ai trouvée chez Fodio (A portée de notes) : il s’agit de poursuivre sur le thème de la beauté, mais non pas de la garder sous son aspect universel, plutôt de la personnaliser. Je vous laisse découvrir son exploitation :

La naissance de Vénus, Sandro Botticelli

16 pensées sur « La naissance de Vénus, Sandro Botticelli ! »


  1. Teacher Charlotte
    dit :

    Comme d’hab c’est super intéressant! Et drôle! Merci beaucoup!
    Enfin je ne sais pas si je dois te remercier car, moi qui ne fait que du Français et des Maths du fait de mon poste de PDM,  l’art visuel et l’histoire de l’art me manquent encore plus à cause de tes articles! 😉


  2. OlivierI
    dit :

    Merci Charlotte ! Ce qui est bien  avec toi, c’est qu’à chaque article j’ai un p’tit mot sympa
    Soigne toi bien  !


  3. Craie hâtive
    dit :

    Wahou ! Très intéressant. Merci beaucoup pour ce riche partage.
    Je travaille sur la mythologie grecque avec ma classe. Nous avons « assisté » à la naissance d’Aphrodite et nous venons de lire l’épisode où Héphaïstos demande sa main. C’est le moment parfait pour s’intéresser à ce tableau !

    OlivierI

    Dimanche 31 Janvier à 10:17

    Merci Craie Hâtive ! Effectivement, le timing est parfait ! A très vite de l’autre côté du rideau !

    Craie hâtive

    Dimanche 31 Janvier à 12:28

    J’ai hâte !

  4. OlivierI

    dit :

    Merci Craie Hâtive ! Effectivement, le timing est parfait ! A très vite de l’autre côté du rideau !

  5. Craie hâtive

    dit :

    J’ai hâte !

  6. Céline
    dit :

    Excellent! Un grand merci.

    OlivierI

    Dimanche 31 Janvier à 10:18

  7. OlivierI

    dit :

     

  8. enclasse
    dit :

    J’en suis muette , bouche bée… admirative devant une telle présentation ! Merci de ma part et de la part surement de tous ceux qui, comme moi, ont une culture très limitée en histoire des arts.

    OlivierI

    Dimanche 31 Janvier à 10:19

    Ravi de pouvoir t’être utile Pascale !

  9. OlivierI

    dit :

    Ravi de pouvoir t’être utile Pascale !


  10. classedechouettemama
    dit :

    Superbe! Quel travail ! Merci pour ce partage!

    OlivierI

    Dimanche 31 Janvier à 10:19

    Et merci à toi pour ton passage et ton message !

  11. OlivierI

    dit :

    Et merci à toi pour ton passage et ton message !


  12. BigBoom
    dit :

    Document de très grande qualité comme d’habitude, J’avais travaillé dessus mais de façon beaucoup beaucoup plus simple, c’est ici http://a-cartable-ouvert.eklablog.fr/la-naissance-de-venus-de-sandro-botticelli-revisitee-a107415928, si tu veux jeter un oeil, puis-je mettre un lien vers ton blog à la fin de mon article pour le signaler? Bon dimanche

    OlivierI

    Dimanche 31 Janvier à 20:18

    Comme si t’avais besoin de demander BigBoom !Je vais aller jeter un oeil chez toi du coup.

  13. OlivierI

    dit :

    Comme si t’avais besoin de demander BigBoom !Je vais aller jeter un oeil chez toi du coup.


  14. BigBoom
    dit :

    Cool! Ça y est, j’ai mis le lienMerci à toi et belle soirée

    OlivierI

    Mercredi 3 Février à 16:56

    Merci BigBoom !

  15. OlivierI

    dit :

    Merci BigBoom !


  16. Crayons de Soleil
    dit :

    C’est super, comme toujours Olivier !!  Du coup, je les trouve un peu bof mes articles sur les oeuvres d’art…

    OlivierI

    Mercredi 3 Février à 08:14

    Mais t’es pas bien ?!! On n’a pas exactement la même approche, c’est tout. Oublie pas que j’ai beaucoup appris en venant chez toi !

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Le tricheur à l’as de carreau, Georges de La Tour

Le tricheur à l’as de carreau, Georges de La Tour

« A moi la garde ! »

Mais qu’est-il en train de se passer dans cette scène ?

Le tricheur à l'as de carreau

Le tricheur à l'as de carreau

Sur cette scène, quatre personnages se tiennent devant nous. Trois sont en train de faire une partie de cartes tandis que la dernière apporte un verre à l’un d’eux. Les trois joueurs sont élégants. Celui de droite a l’air particulièrement riche au vu de sa tenue, et au vu de son tas de pièces, c’est lui qui a la main sur la partie ! La demoiselle n’est pas en reste avec son magnifique collier de perles ! Quoique le joueur de gauche parait un peu plus négligé : ses cocardes sont défaites (les noeuds sur l’épaule).

Rien ne bouge, tout semble suspendu mais pourtant quelque chose cloche dans cette scène…

Le tricheur à l'as de carreau

Dans ce tableau encore, ce sont les habits qui vont nous aider à identifier l’époque. Les vêtements sont très ouvragés, pleins de dorures, les coiffes et la ceinture du personnage de gauche permettent de se faire une idée.

Le tricheur à l'as de carreau

Le tableau date d’environ 1635. C’est l’oeuvre de Georges de La Tour, un peintre français. Il a été très influencé par Le Caravage, un peintre italien dont il était contemporain.

Ce tableau est un exemple de clair-obscur, très courant à cette époque-là. Il s’agit de plonger la scène dans la pénombre pour donner un côté dramatique, en mettant en lumière les éléments importants.

Le tricheur à l'as de carreau

Ce qui rend l’ambiance étrange, ce sont ces regards en coin que se lancent les personnages. Pas celui du jeune riche à droite, lui il ne comprend rien à ce qui se passe. Qu’il est naïf ! Il ne voit pas plus loin que le bout de son nez et il est concentré sur son jeu. Après tout, c’est lui qui est en train de gagner, il est sûr de lui et détendu.

Et regardez sa voisine :  son regard est dirigé vers la servante. Dont le regard est lui-même dirigé vers le personnage de gauche. Mais lui, qu’est-ce qu’il zyeute ? Ben toi ! Oui toi, derrière ton écran !

Le tricheur à l'as de carreau

Il veux te prendre à parti, attirer ton regard sur lui et que tu sois témoin de ce qui se passe. Témoin et du coup complice. Ça ne vous aura pas échappé, le vil individu a glissé sa main dans son dos et ce n’est pas pour se gratter. Il tire un as de sa ceinture et nous regarde l’air de dire « t’as vu ce qui se passe ? ».

C’est une grande arnaque ! Les trois personnages sont complices et c’est ce jeu de regard qui permet de le comprendre. La courtisane attire notre attention directement en nous montrant du doigt la direction à regarder.

Le tricheur à l'as de carreau

Et le verre de vin qui arrive, on imagine bien qu’il est destiné au jeune homme qui va se faire plumer ! Enivré, il ne verra rien arriver.

Une preuve plus subtile de la complicité des personnages : regardez les motifs qui se trouvent sur le col du tricheur et sur la brassière de la servante. Intrigant, non ?

Le tricheur à l'as de carreau, Georges de La Tour

Le tricheur à l'as de carreau, Georges de La Tour

Le tricheur à l'as de carreau

Trois vices sont représentés à travers les trois tricheurs. Le voleur représente le jeu, la servante représente l’ivresse et la courtisane symbolise la luxure. Au XVIIe siècle, c’était les trois dangers que les hommes redoutaient. D’ailleurs, à cette époque, les jeux de hasard sont refusés par l’Eglise car ils mènent à la débauche et font voler les patrimoines en poussière.

La morale de l’histoire pourrait être « Reste loin de la tentation, du jeu et de l’alcool au risque de tout perdre ».

On peut y voir également une interprétation de la parabole biblique de l’Enfant prodigue.

Le tricheur à l'as de carreau

On a déjà évoqué le jeu des regards entre les personnages. Celui-ci guide la circulation de notre oeil dans la lecture de l’image. On va partir de la courtisane qui est en pleine lumière pour se diriger vers le tricheur dont le visage est dans l’ombre.

Du point de vue de la répartition des masses, on peut détacher deux blocs. Le premier est composé des 3 acolytes : ils sont massés, collés. La tête du tricheur touche l’épaule de la servante et la main de la servante est au niveau de l’épaule de la courtisane.

Ces contacts ont aussi lieu au niveau de leurs mains. Celles-ci se rejoignent dans un espace restreint et forment un triangle qui vient mettre en avant la connivence entre ces personnages. Ce fragment de l’oeuvre suffit à regrouper le jeu, la richesse, la luxure et la boisson.

Le tricheur à l'as de carreau, Georges de La Tour

A l’opposé de ces trois escrocs, le jeune riche est seul, détaché dans l’espace. La composition du tableau est donc au service de la narration : seul contre tous.

La lumière du tableau nous raconte la même histoire. La lumière provient d’une source unique. A voir l’ombre portée sur la table (sous le coude du voleur), elle arrive dans le dos de celui-ci et cette source est située en hauteur, hors cadre. Elle est assez dure (la délimitation entre ombre et lumière est nette), ce qui donne un côté dramatique à la scène. Quand on regarde la manière dont l’arrière plan est éclairé, on s’aperçoit qu’il est plongé dans la pénombre, sauf derrière le personnage de droite. Cet effet renforce l’idée d’une opposition manichéenne.

 Le tricheur à l'as de carreau

Les tricheurs, Le Caravage – 1595

Le tricheur à l'as de carreau

Cette oeuvre a certainement influencé de La Tour. Dans celle-ci, le complot est flagrant et saute aux yeux alors que dans notre tableau, les relations entre les personnages sont un peu plus fines. Ici, on voit clairement le personnage du centre regarder le jeu de l’adversaire et faire un geste de la main pour l’indiquer. On retrouve la carte saisie dans la ceinture par le joueur.

Le tricheur à l’as de trèfle, Georges de La Tour – vers 1630 – 1634

Le tricheur à l'as de carreau

Cette toile ressemble fortement à la nôtre, mais la couleur de l’as joué n’est plus la même. Il y a encore quelques autres différences.

La diseuse de bonne aventure, Georges de La Tour, 1630

Le tricheur à l'as de carreau

Ici, ce ne sont pas les mêmes péchés qui sont dénoncés, mais la naïveté. Le jeune crédule est tellement concentré sur ce que lui dit la diseuse de bonne aventure qu’il ne sent même pas qu’on lui fait les poches.

La partie de cartes : extrait de Marius (Marcel Pagnol). Une scène de la même nature que celle étudiée : des joueurs trichent pendant une partie de cartes. A voir à partir de 1’23. La vidéo est à retrouver en QR-code dans la trace écrite.

Le tricheur à l'as de carreau

  Le tableau sera présenté par dévoilement progressif. A chaque étape, la classe doit décrire et construire du sens.

Cliquez sur l’image pour télécharger le fichier (Powerpoint).

Le tricheur à l'as de carreau

1° Un jeune homme, élégant, bien habillé, vraisemblablement riche. Au vu de ses habits, la scène n’est pas récente. Que regarde-t-il ?

2° Un femme à côté de lui. Elle parait riche aussi. Elle regarde sur le côté, mais quoi ?

3° C’est une autre femme ; elle regarde elle aussi dans une autre direction. Mais quoi ?

4° Un homme, et c’est nous qu’il regarde, mais pourquoi ? Et que font-ils tous ?

5° Ah ! On voit qu’ils jouent aux cartes.

6° Du vin ? Tiens donc, pourquoi ?

7° L’homme joue avec lui. Et que nous montre la main de cette dame ? (Et j’ai oublié de mettre l’image où l’on voit que de l’argent est en jeu)

8° Oh ! L’homme tire une carte de son dos, un as ! Il triche !

On va ensuite revenir sur le jeux des regards.  Les trois complices se regardent les uns les autres, et le tricheur regarde le spectateur qui devient complice de la scène lui aussi. On devine que le jeune coq va se faire plumer !

 Si des lignes blanches apparaissent lorsque vous ouvrez le document, cliquez ensuite en haut à droite de la fenêtre sur Télécharger, puis Ouvrir avec

 La séance, les documents élèves et une reproduction :

Le tricheur à l'as de carreau, Georges de La Tour

La fiche de trace écrite est faite sur le modèle de Cenicienta :

Le tricheur à l'as de carreau

Je joins de nouveau le tableau en dessin au trait pour ceux qui le voudront en plus grand. Il faut y replacer les regards des personnages (la clé pour comprendre le tableau), et on va pouvoir venir y faire figurer des information sur la lumière, la composition et les lignes de force. Il fait office de trace mémoire pour les élèves.

Le tricheur à l'as de carreau

La collection Pont des Arts (je vous la présente ici) propose un album tiré de ce tableau. Il s’agit de La malédiction de Zar :

Le tricheur à l'as de carreau

« Nous voici dans un monde peuplé de cartes qui se jouent d’un tricheur. Quand Zar comprend qu’il est condamné à perdre toutes les parties qu’il entame, son destin prend une autre tournure. Il remarque Fanny, la femme qui lui apporte ses repas, et décide de l’aider à se racheter : il s’empare de pièces d’or en semant le trouble pendant une partie. Cet élan sauvera Fanny et le sauvera aussi !
Les illustrations de Xavière Devos jouent sur le clair-obscur cher à Georges de La Tour. Les visages comme les vêtements de ses personnages sont d’une grande délicatesse. Un véritable hommage à ce peintre ! »

Je ne pense pas utiliser l’album pour exploiter le tableau, mais le lire à la classe, juste pour le plaisir !

La lumière

En pratiques éclairantes, il est possible de travailler sur le clair-obscur.  Voici une activité tirée de Histoires d’arts en pratiques, de Patrick Straub :

 La lumière

 Si des lignes blanches apparaissent lorsque vous ouvrez le document, cliquez ensuite en haut à droite de la fenêtre sur Télécharger, puis Ouvrir avec.

La lumière

Saint Joseph Charpentier,

Georges de La Tour, entre 1638 et 1645

La lumière

L’astronome,

Johannes Vermeer, 1668

La lumière

Les joueurs de dés,

Georges de la Tour, vers 1640

La lumière

Le souper à Emmaüs,

Le Caravage, 1601-1602

La lumière

La Dame à l’hermine,

Léonard de Vinci, 1488-1490

 La lumière

Les raboteurs de parquets,

Gstave Caillebotte, 1875

Merci à Florent Denéchère pour son coup de projecteur sur mon travail !

9 pensées sur « Le tricheur à l’as de carreau, Georges de La Tour ! »

  1. cathy
    dit :

    Merci pour ce magnifique éclairage

    OlivierI

    Dimanche 13 Décembre 2015 à 16:38

  2. OlivierI

    dit :

     

  3. Lala78
     
    dit :

    Encore un superbe article qui fait vivre l’oeuvre à sa lecture…
    J’adore le dévoilement progressif avec le tableau en « morceaux »
    Merciiiiiiiiiiiiiiiiii mon filleul

    OlivierI

    Dimanche 13 Décembre 2015 à 16:40

    Merci de ton passage et de ton p’tit mot ma Lala !Oui, le dévoilement progressif est intéressant et riche à faire vivre, j’aime beaucoup aussi !

  4. OlivierI

    dit :

    Merci de ton passage et de ton p’tit mot ma Lala !Oui, le dévoilement progressif est intéressant et riche à faire vivre, j’aime beaucoup aussi !

  5. verito
    dit :

    Quel magnifique travail, détaillé, approfondi, qui rend cette oeuvre totalement accessible aux élèves (et à leur enseignante !). Merci beaucoup pour ce travail et ce partage.

    OlivierI

    Dimanche 13 Décembre 2015 à 16:42

    Avec plaisir Verito !Et merci de ta lecture et de ton message

  6. OlivierI

    dit :

    Avec plaisir Verito !Et merci de ta lecture et de ton message


  7. Teacher Charlotte
    dit :

    J’y vois plus clair en qui concerne le terme clair-obscur… Et tout le reste! Merci pour cet article éclairant, ton style lumineux, et le contenu passionnant! Je t’admire et te jalouse pour tout  ça! 😉

    OlivierI

    Dimanche 13 Décembre 2015 à 21:05

    Merci Charlotte ! Y a pas grand chose à me jalouser, tu sais Je suis passé chez toi ce soir pour préparer mon article du mois !

  8. OlivierI

    dit :

    Merci Charlotte ! Y a pas grand chose à me jalouser, tu sais Je suis passé chez toi ce soir pour préparer mon article du mois !


  9. VAL 10
     
    dit :

    Un article très riche, pour une séquence d’une grande richesse aussi, merci beaucoup !

    OlivierI

    Samedi 19 Décembre 2015 à 09:17

    Avec plaisir !

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Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

 Vous l’avez certainement déjà vu, ce tableau. Mais savez-vous ce qu’il représente ?

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

On y voit le portrait de deux jeunes personnes qui se donnent la main. La scène se passe en intérieur et semble ne pas être récente : le mobilier et les vêtements sont un peu rétro. Et à y regarder de plus près, c’est le bazar : deux paires de chaussures qui trainent, y a des fruits posés devant la fenêtre et même le chien qui s’incruste dans la composition ! Tout ça parait négligé ^_^
Trêve de plaisanteries, à bien y regarder, on voit un lustre sur lequel une seule bougie est allumée, un miroir accroché au mur, une inscription au dessus de celui-ci et un lit sur le côté de la pièce. Les vêtements sont ouvragés, on voit de la dentelle et de la fourrure. Elle a la main posée sur son ventre rebondi et lui lève la main droite.
Nous ne sommes pas chez n’importe qui : voici le couple Arnolfini, de riches marchands italiens établis à Bruges. Et il y a fort à penser que les températures étaient fraiches en cette saison.

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

 Alors ? D’après vous ?

Cette oeuvre date de la fin du moyen-âge. Elle a été peinte en 1434. On peut le deviner en regardant les vêtements des personnages, mais aussi grâce à la paire de chausses posées au premier plan. Ces galoches s’enfilaient par dessous les chaussures pour ne pas les salir dans les rues boueuses.

Certes, c’est maigre comme indices et ce serait encore valable 200 ou 300 ans plus tard.

C’est un tableau qui date du début de la Renaissance. L’artiste, Jan Van Eyck, est aussi connu pour La Vierge au chancelier Rollin. Il est également connu pour avoir perfectionné la peinture à l’huile. Jusque là, les peintres utilisaient des peintures à l’eau qui séchaient très vite, et qui ne permettaient pas de revenir sur les détails pour les travailler. Grâce à ce nouveau médium qui sèche beaucoup plus lentement, Van Eyck a pu travailler avec beaucoup de minutie son tableau.

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Comme le titre du tableau l’indique, ce sont des époux. Bien qu’il existe encore un débat et des questions sur la scène représentée, le plus probable est qu’elle représente un mariage. Ils pouvaient être célébrés à domicile à cette époque. Lui lève la main droite en signe de serment, elle a la main sur le ventre en signe de promesse de fécondité. Parce que non, elle n’est pas enceinte, pas encore. Mais au moyen-âge, les femmes avaient comme rôle essentiel d’engendrer des héritiers et elles étaient représentées dans ce sens.

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

 Le peintre a glissé quelques éléments dans le tableau qui ont en réalité une signification symbolique.

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Le chien n’est pas là pour nous montrer l’attachement que ses maîtres lui portaient. Il représente la fidelité. Et l’unique lumière qui brille sur le lustre ? C’est en fait une présence divine. Elle représente l’oeil du Christ. A cette époque, il était de coutume d’en offrir une aux jeunes mariés afin que le Christ ait un oeil sur eux et les protège. D’ailleurs, la religion est également présente avec le chapelet accroché au mur et les scènes de vie du Christ gravés tout autour du miroir. Enfin, la pomme est là pour nous rappeler un autre couple célèbre, Adam et Eve, et le danger de la tentation.

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Et regardons de plus près. Jetons un oeil sur le miroir au fond de la pièce. On aperçoit les deux jeunes mariés de dos mais, tout au fond, regardez bien ! On voit deux personnages de plus : l’un en blanc/bleu et l’autre en rouge. Et l’un d’entre eux est Jan Van Eyck en personne. Et comme il voulait vraiment qu’on le sache, il a même tagué le mur ! Au dessus du miroir, on peut lire « Jan de eyck fuit hir 1434 » (Jan Van Eyck était ici). Il voulait signaler sa présence, insister sur le fait qu’il a vraiment été témoin de cette scène. C’est d’ailleurs une nouveauté pour les peintres de signer leurs tableaux pour l’époque.

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Voici une séance qui a permettre de faire découvrir tout ça aux élèves. La découverte de l’oeuvre se fera quelques jours avant. On expose un reproduction et on les laisse aller la découvrir, s’en imprégner. Le jour de la séance, 4 groupes vont entrer dedans de manière différente :

1) On demandera au premier groupe de ramener un objet, une image, un texte, bref quelque chose qu’il va mettre en relation avec ce tableau, et devra expliquer le lien qu’il fait.

2) Le second groupe va entrer dans le tableau de manière sensible : il va faire fonctionner son imagination et essayer de deviner ce que ses sens capteraient s’ils pénétraient dans le tableau : que verraient-ils d’autre (hors cadre), quelle odeur y règne, quelles sensations tactiles ils auraient, quels bruits entendraient-ils, y a-t-il des goûts présents ou évoqués ?

3) Le troisième groupe se livre à une analyse technique du tableau (Clic par ici si vous êtes perdus)

4) Le dernier groupe fait une description de ce que l’on y voit.

 

Si de vilaines lignes apparaissent, notamment sur les images, lorsque vous ouvrez les documents, cliquez sur Télécharger, puis « Ouvrir avec » et choisissez votre lecteur de PDF.

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

La fiche de trace écrite est faite sur le modèle de Cenicienta :

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

L’image est HD : ouvrez-la pour l’agrandir, puis enregistrez-la pour l’avoir en pleine définition.

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

La fiche du groupe 1:

Introduire une oeuvre d'art

La fiche du groupe 2 :

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Pour le groupe 3, je vous renvoie aux traces écrites des leçons sur le sujet

(Les lignes de force, La lumière, La couleur, La perspective)

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Bon, mea culpa, je n’ai pas préparé les pratiques éclairantes. MAIS, je m’en sors bien, le génialissime livre de Patrick Straub, Histoire d’arts en pratique, propose justement cette page-là en extrait à découvrir. Il nous propose de faire tester aux élèves la différence entre la peinture à l’eau et celle à l’huile pour se rendre compte de leurs différences et des différentes possibilités qu’elles offrent.

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

Pour la trace écrite, vous aurez également besoin de la fiche Exprimer son ressenti face à une oeuvre :

Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck

10 pensées sur « Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck ! »

  1. Djoum
    dit :

    Que cest bien!! Mais que cest bien!! Merciiiii

    OlivierI

    Dimanche 8 Novembre 2015 à 19:29

    Merci Djoum ! Comment s’est passée ta reprise (si tu as repris de ton congé mat’) ?

    Djoum

    Jeudi 12 Novembre 2015 à 16:20

    Oui oui j’ai repris à la rentrée. J’ai changé d’école, j’ai maintenant des CM donc je cours, je cours 😉 Il faut que je prenne le temps d’installer mon travail en arts cette année car ton blog m’a vraiment donné des tas d’idées mais je n’ai pas le temps

  2. OlivierI

    dit :

    Merci Djoum ! Comment s’est passée ta reprise (si tu as repris de ton congé mat’) ?

  3. Djoum

    dit :

    Oui oui j’ai repris à la rentrée. J’ai changé d’école, j’ai maintenant des CM donc je cours, je cours 😉 Il faut que je prenne le temps d’installer mon travail en arts cette année car ton blog m’a vraiment donné des tas d’idées mais je n’ai pas le temps

  4. cathy
    dit :

    Génial. Merci

    OlivierI

    Dimanche 8 Novembre 2015 à 21:00

  5. OlivierI

    dit :

     
  6. Mayleb
    dit :

    Un souvenir de fac: j’avais pris une UV HDA et c’est un des tableaux du programme de cette année-là. Ta présentation est encore plus complète que celle de ma prof ! Bravo !


  7. ptitejulie
     

dit :

Wahouuuuu!
Ben moi j’ai fait 2 ans d’HDA à la fac, et c’était rarement si intéressant… Merci beaucoup, je transmets à mes collègues puisque je ne fais malheureusement pas art!

OlivierI

Mercredi 11 Novembre 2015 à 11:06

Merci Julie !

 

  • OlivierI

    dit :

    Merci Julie !

  • Nannemiel
    dit :

    Merci pour ce nouveau travail d’excellent qualité !

    OlivierI

    Jeudi 12 Novembre 2015 à 21:58

  • OlivierI

    dit :

     
Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

M’dame Audrey nous fait le plaisir de nous présenter un second projet qu’elle a réalisé cette année : il s’agit de sculptures inspirées des Nanas de Niki de Saint Phalle.

Un énoooooooooorme merci à elle pour ce super projet !!!!

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Niki de Saint Phalle est née à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, le 29 octobre 1930 et est morte à La Jolla,comté de San Diego, Californie (États-Unis) le 21 mai 2002.

C’est une plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films française.

 Niki de Saint Phalle grandit aux Etats-Unis même si elle vient voir ses grands-parents en France.

Son enfance sera marquée par le viol infligé par son père quand elle aura onze ans.

Après avoir passé son bac, Niki travaille à temps partiel comme mannequin des magazines Vogue ou Life, etc.

 En 1952,  elle rentre en France avec son premier mari Harry Mathews et leur fille Laura. A Paris, Harry continue ses études musicales tandis que Niki apprend l’art dramatique.

En 1953, elle est internée à Nice et, à l’hôpital, elle est prise d’une « pressante envie de peindre » selon ses propres mots. Elle se met à le faire de façon frénétique et s’aperçoit que cela soulage ses angoisses.

Entre 1956 et 1958, Niki de Saint Phalle réalise quelques travaux de peintures à l’huile et se fait connaître par le grand public pour la première fois en réalisant une exposition dans la ville de Saint-Gall.

Elle commence à rencontrer de nombreux artistes, dont Jean Tinguely et son épouse Eva.

En 1960, Niki quitte Harry Mathews qui garde leurs enfants. Plus tard, elle se met en couple avec Jean Tinguely qui la présente à d’autres artistes, notamment les Nouveaux-Réalistes.

En 1961, elle est rendue célèbre lors d’une exposition avec les « Tirs ». Il s’agit de peintures réalisées en faisant éclater des tubes remplis de couleurs à l’aide de tirs à la carabine. Cette nouvelle façon de peindre la propulse sur le devant de la scène artistique mondiale.

Suivent alors d’autres chefs-d’œuvre qu’on lui connaît, tels que « Les Nanas », « le Jardin de Tarot », « La fontaine Stravinski » en collaboration avec Jean Tinguely,

« Cercle magique de la Reine Califia », « L’Ange protecteur », « La lune », « Cyclope » …

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les réalisations s’inscrivent dans un travail autour de la mythologie grecque. Les élèves ont choisi le dieu ou la déesse qu’ils souhaitaient représenter. Ils connaissaient également déjà l’artiste.

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

On a eu besoin de :

– Coussins (1 par nana – c’est de la récup’, ce sont les élèves qui les ont ramenés)

– Journaux

– Bandes de plâtre

– Colle cellulosique

– Peintures acryliques

– Gesso

– Scotch

– Feutre-gouache noir

– Bassines

Pour les fournitures, la colle, les bandes de plâtre et l’acrylique ont été commandés sur ce site :

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Durée : 1 séance de 30 minutes environ. Ceux qui terminent en avance commencent le découpage des bandes de papier

Durant cette phase, les élèves se sont mis d’accord au sein de leur groupe sur le dieu ou la déesse qu’ils allaient sculpter ainsi que sur les attributs, les couleurs…

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Au final, les réalisations seront simplifiées afin d’éviter des « dégâts » lors de la mise en couleur (je souhaitais intervenir le moins possible).

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Cette étape rapide vise à mettre en forme le coussin à l’aide du scotch afin de former les bras et les jambes de la future sculpture.

J’ai également ajouté du scotch autour de taille afin de lui donner un peu plus de formes.

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Durée : 2 séances d’une heure (1h pour le recto, 1h pour le verso)

Après avoir découpé des bandes de papier dans les journaux, les élèves ont recouvert entièrement leur coussin et confectionné la tête.

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Dans le même temps, certains élèves réalisent les attributs des dieux.

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Durée : 2 séances d’une heure également. L’ensemble est ensuite recouvert de bandes de plâtre.

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Durée : 3 séances de 1 heure.

Avant de peindre les nanas, les élèves ont mis une couche de Gesso. Cet enduit permet de rendre la surface plus lisse, plus adhérente et réduit l’absorption de la peinture par le support.

Les élèves se sont aperçus qu’ils avaient peut-être été un peu trop ambitieux dans leur projet initial et, d’un commun accord, il a été décidé de simplifier les motifs.

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

Sur le site de la circo d’Annemasse, vous trouverez un dossier sur l’artiste, avec notamment des photos de ses oeuvres mais aussi des coloriages de certaines Nanas : c’est par ICI.

Le dossier pédagogique de l’exposition consacrée à Niki de Saint Phalle qui s’est tenue au Grand Palais :

Les Nanas, de Niki de Saint Phalle

14 pensées sur « Les Nanas, de Niki de Saint Phalle ! »

  1. Mel Penquer
    dit :

    Cool!! Merci de cette belle trouvaille… Ça donne envie d’essayer 🙂
    Mel


  2. Orphéecole
     

    dit :

    Wahooou, c’est trop génial comme projet ! Et le rendu est superbe. Bravo à M’dame Audrey et merci à Olivier pour nous le faire découvrir 🙂


  3. MdameAudrey
     

    dit :

    Merci Mel


  4. MdameAudrey
     

    dit :

    Merci bcp Orphéecole !! J’apprécie ton compliment d’autant plus que j’admire ton travail ! Alors encore merci !!!!

  5. Mayleb
    dit :

    Le choix des personnages est original par rapport à ce qui se fait habituellement  à partir de Niki de Saint Phalle. Bravo.


  6. OlivierI
     

    dit :

    Merci les fillles ! C’est vrai que j’ai une super chroniqueuse !


  7. MdameAudrey
     

    dit :

    Je vais rougir lol


  8. Lala78
     

    dit :

    Magnifique résultat, merci à vous deux, bravo aussi aux élèves


  9. Ermeline
     

    dit :

    Magnifique travail!


  10. MdameAudrey
     

    dit :

    Merci beaucoup !

  11. Solène
    dit :

    Waouh ça rend super j’adore! Bravo Audrey!


  12. MultiK
     

    dit :

    Bravo !! J’adore !!!!!! Merci pour ce partage !!!!!!!!!!!!


  13. MdameAudrey
     

    dit :

    Merci Solène et merci MultiK
    C’est un projet qui prend du temps (et il ne faut pas avoir peur d’avoir une classe « cracra ») mais les élèves sont motivés du début à la fin et apprécient la rencontre de nouvelles techniques.
    Et j’avoue, la maîtresse s’éclate aussi !


  14. BigBoom
     

    dit :

    Très chouette projet!!! Je suis allée voir l’expo qui était  magnifique!!!!

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Les productions en arts visuels : faisons le point

Les productions en arts visuels : faisons le point

Les productions en arts visuels : faisons le point

J’aurais aussi pu appeler cet article « Que faire en arts visuels ? » mais je n’aurais jamais la prétention de me lancer dans un tel projet. Ici, je vais surtout partager avec vous mes notes de lectures, des idées puisées à droite à gauche et les conclusions auxquelles j’ai abouti. Je vais essayer d’aborder la technique aussi bien que la démarche.

Les productions en arts visuels : faisons le point

Pour commencer, un constat : il parait logique dans toutes les matières, dans l’ensemble des cycles, de construire des séquences d’apprentissages, menant à des objectifs précis, ciblés, aussi bien en terme de connaissances que de savoir-faire. Alors pourquoi en serait-il autrement en arts visuels ? « 

« L’activité plastique n’est ni activité manuelle ni pause hebdomadaire à finalité décorative. C’est une activité pendant laquelle l’enfant est certes en action, mais surtout durant laquelle l’enfant doit apprendre » – Stéphanie Sarmiento-Cabana, C.P.A.V. Je vous invite d’ailleurs à prendre connaissance de son document sur les principes et les grandes lignes en didactique des arts visuels.

Les productions en arts visuels : faisons le point

Lorsque l’on se lance dans un projet A la manière de., « il s’agit de repérer les étapes et les procédés permettant de retrouver l’apparence extérieure du tableau ou de l’œuvre. Les productions des enfants ne sont que des copies. Le résultat est satisfaisant pour l’enfant, pour l’enseignant et le spectateur, mais il n’y a pas, ou peu, de rencontre avec la démarche de l’artiste, ni de relation avec le sens profond de l’œuvre. Cela ne permet pas de savoir, de comprendre pourquoi l’artiste a choisi cette technique plutôt qu’une autre. Or c’est cette démarche du créateur qui nous intéresse  » Extrait du site Arts visuels 76

Selon Daniel Lagoutte, « en arts visuels, ce n’est pas seulement l’œuvre qui fait l’objet d’une éducation et d’un enseignement, mais aussi les conditions pour y parvenir. L’imitation joue un rôle déterminant dans les apprentissages de l’enfant. A la copie, qui est l’appropriation de la seule forme extérieure, s’ajoute l’imitation, qui est l’appropriation d’une manière d’agir choisie délibérément. De même, l’enseignement porte à la fois sur les connaissances des œuvres et sur les partis à tirer des procédés des artistes. »

Ces deux extraits se suffisent à eux-mêmes pour démontrer l’intérêt limité de ce genre d’activité. Quel intérêt de ce retrouver 25 fois avec la même production ? On l’a tous fait, mais il faut avoir conscience qu’aucune créativité n’est en jeu. Mieux vaut donc privilégier les intentions de l’artiste, d’où l’importance du choix des œuvres que l’on souhaite montrer. On peut ensuite s’inspirer de ces intentions, mais en jouant sur les différents paramètres du SMOG.

Les productions en arts visuels : faisons le point

Voici le plan d’un séquence, au cours de laquelle les élèves vont :

– être en situation de recherche grâce à une consigne donnant un cadre et des contraintes de productions fortes (sur la forme, la technique, le matériel, …) mais aussi suffisamment ouverte pour permettre des réponses variées ;

– confronter leurs différentes réalisations et constater les effets ;

– rencontrer des procédés d’artistes

– passer par des tâches d’entrainement visant à mieux maîtriser les techniques, les outils, essayer la démarche d’un artiste, d’un camarade, … ;

– se lancer dans une production personnelle.

Les productions en arts visuels : faisons le point

 

Les productions en arts visuels : faisons le point

Bien sûr, le travail en groupe ou la réalisation d’une fresque pour la classe a ses avantage. En plus de la capacité à travailler à plusieurs, planifier, se répartir les tâches, on peut se lancer dans des projets de plus grande ampleur. Mais, dans le cas des arts visuels, il faudra garder en tête que les expressions de chacun peuvent être contradictoires ou se heurter, alors que les arts visuels mobilisent en même temps l’intellect, mais aussi l’affect. Les envies de certains ne seront pas toujours compatibles, et s’investir affectivement dans un projet alors qu’on a dû abandonner le sien n’est pas toujours évident. On peut plutôt proposer une production coopérative, mais précédée d’étapes de production individuelle.

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Évidemment, je n’ai une nouvelle pas la prétention d’être exhaustif (loin de là). Les idées sont infinies et je ne regroupe ici qu’une infime partie des possibilités, des idées que j’ai croisées et qui m’ont plu. D’ailleurs, si vous avez des coups de coeur, je serais ravi que vous les partagiez et que je puisse les ajouter, cet article ne demande qu’à s’enrichir de vos contributions ! Aussi, les réalisations que je vous montre ont été trouvées à droite à gauche, souvent sur Pinterest, elles n’ont pas été faites dans ma classe (l’inconvénient de ne pas poser ses valises…).

Ces petits éclaircissements faits, passons aux choses sérieuses :oD

Réaliser l’installation d’un tableau :

Réaliser une maquette ou une installation d’une scène en repérant les différents plans et les éléments du décors, les personnages, …

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Les productions en arts visuels : faisons le point

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Mais on peut aussi imaginer la réaliser avec des objets.

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 Le pont de Monet

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 Réinterpréter un tableau en utilisant une autre technique :

Avec du papier roulé :

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Découvrir un mouvement, un genre pictural

Les productions en arts visuels : faisons le pointOn peut aussi tenter de définir un mouvement artistique (ici, l’exemple d’une vanité). Pêle-mêle, on peut citer : l’art rupestre, l’art aborigène, les enluminures, le classicisme, le surréalisme, le réalisme, l’impressionnisme, le fauvisme, l’expressionnisme, le cubisme, le futurisme, le dadaïsme, le pop art, …

Histoires d’arts en pratique est un ouvrage vraiment bien fait pour mener ce genre de travail (retrouvez sa présentation ICI). Il propose une présentation du mouvement, ainsi que des explications à son propos, et des pistes de mise en pratique des nouvelles connaissances

Une boîte merveilleuse

Chez BigBoom (A cartable ouvert), un très joli projet de boîtes et de création dans le monde du merveilleux

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Créer des objets tirés d’un tableau

Un exemple trouvé chez Crayon de Soleil :

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La persistance de la mémoire, Dali

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Image de Debbie’s Art Academy

Calligraphie et écriture

Il s’agit d’un projet que j’ai créé autour des différentes écriture. Après une (re)découverte des outils scripteurs plus ou moins habituels de la classe, de leurs points communs et de leurs différences, les élèves se lanceront à la découverte de l’art des lettrines et des enluminures, puis de la calligraphie, des graffiti et du light painting, en créant à chaque fois une réalisation de chaque type.

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Illustrer

On retrouve ici une utilisation plus traditionnelle des arts visuels : illustrer une poésie, une production d’écrit, le souvenir d’une visite, un phénomène fortuit (la neige est tombée, une tempête est passée, …), d’une leçon d’histoire, garder trace d’une lecture passionnante, etc…

On se cantonne souvent aux crayons de couleurs ou aux feutres, mais il y a beaucoup d’autres choses à faire. Un exemple pour les CP chez Mitsouko :

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 Et plein d’autres idées chez les cyber-collègues en parcourant le Rallye-liens d’arts visuels :

Les productions en arts visuels : faisons le point

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Tout d’abord, un petit mot : ça paraîtra peut-être (sans doute) logique à certains, mais il est bon de le rappeler. Toutes les techniques nécessitent un apprentissage. Lorsque vous décidez d’en introduire une, prenez le temps de laisser les élèves la maîtriser, ne les lancez pas tout de suite dans la production du projet. Commencez par des tâches de découvertes des médiums, des outils, des supports, et d’apprentissage des gestes, du dosage, laissez leur le temps de faire des essais.

Il y a des activités qui se prêtent bien à ce genre de tâches, par exemple la production d’un agrandissement d’une oeuvre assez simple graphiquement (des toiles de Miró par exemple). Chacun a un carré extrait de l’œuvre (environ 3x3cm) et doit le reproduire en respectant les proportions en format 10 x 10cm, puis on assemble les morceaux.

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Le carnaval d’Arlequin

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Le chant du rossignol à minuit

Ou bien « Grande nature morte sur guéridon », de Picasso :

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On peut aussi demander de reproduire un dessin de Keith Haring :

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On peut aussi proposer de poursuivre un détail. Lors d’une anim. péda avec le CPAV, ils nous avait fait découvrir le lavis (voir plus bas si vous ne connaissez pas), on a bidouillé sur un papier pour voir comment obtenir des tons foncés, des tons moyens, des tons clairs, puis il avait agrandi des cartes tirées d’un jeu, représentant des rois et des reines. Il les avait découpées en fragments et nous en avait donné 3 chacun. On les a placés comme on le voulait sur la feuille et la consigne était de poursuivre les tracés afin que ces fragments soient confondus dans la production.

Apprentissage du lavis

Chez Mélimélune, vous découvrirez comment elle organise sa classe pour pouvoir travailler en groupes et avoir un atelier en dirigé. Ses bonnes idées peuvent vous inspirer !

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Et ici, des idées d’activités de délestage, des activités de dessins qui permettent de laisser les élèves en autonomie pour travailler avec un petit groupe :

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 Réaliser un lavis :

Le lavis est un procédé de mise en couleur avec de l’encre de Chine plus ou moins diluée avec de l’eau. Cela permet d’obtenir différentes valeurs de noir. Un exemple pris sur le site http://strangefruits.over-blog.com :

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Le papier déchiré :

Travail réalisé en Grande Section

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La gravure sur polystyrène :

Cette technique peut être utilisée avec de la peinture acrylique. Lorsque le « tampon » a été fait, on peut utiliser un pastel gras de couleur blanche pour faire ressortir les zones de réserve.

A savoir que d’autres matériau peuvent être utilisés pour servir de support à la gravure : le bois, mais aussi la pomme de terre!

Retrouvez également les explications  chez Arts Visuels Ecole ICI.

Le Paper Cut :

Retrouvez la technique expliquée ICI

Paper Cut

Réaliser une sculpture :

Il y a plusieurs techniques, mais on peut en distinguer deux. On évide un matériau ou on le remplie, on ajoute de la matière.

Pour évider, on peut utiliser du béton cellulaire, matériau solide mais friable qui se travail facilement.

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Pour ajouter de la matière, les bandes de plâtre sont un bon médium. Il faut avoir préparer une structure. En fonction de la taille de la réalisation, on peut utiliser du papier, des ballons de baudruche, du fil de fer, ou encore du grillage à poules pour donner une ossature à sa réalisation. Le papier mâché, l’argile ou la glaise sont aussi utilisables pour des réalisations plus petites.

Le land art :

Le land art est une tendance de l’art contemporain dans laquelle l’artiste va utiliser des matériaux de la nature (bois, roche, sable, terre, pierres, …) pour créer des installations temporaires dans un cadre naturel.

Vous trouverez des pistes d’exploitation que l’auteur vous présente ICI dans Arts plat du jour.

Quelques oeuvres de land art :

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Encore d’autres idées :

 Chez Arts visuels Ecole, ne ratez pas les rubriques Matériel, Techniques et Gouache !

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 LE livre qu’il faut avoir, pour découvrir des techniques, c’est Arts plat du jour, de Patrick Straub. Comme à son habitude, c’est clair, il nous propose des conseils pas à pas pour arriver au même résultat. Vraiment, si vous n’êtes pas à l’aise en arts visuels, je vous le conseille ! Cliquez sur l’image pour le découvrir.

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SMOG pour Support – Médium – Outil – Geste : il s’agit des composantes plastiques que l’on peut faire varier.

Je ne vais pas réinventer l’eau chaude, vous trouverez dans ce document un grand nombre de supports, de médiums, d’outils et de gestes possibles :

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Un exemple de projet que j’aime beaucoup à réaliser autour de ces opérations plastiques. Il est très motivant pour les élèves, il s’agit de créer des MONSTRES !

Séance 1 : On définit ce qu’est un monstre (pour le cadre du projet) : un personnage effrayant et dangereux. Les élèves doivent en dessiner un, sans plus de consignes. Le support n’est pas trop grand afin d’aller à l’essentiel (A5 suffit parfaitement). Puis on observe les différentes productions, on voit s’ils sont effrayant ou non, les raisons. Et on finit en réalisant une liste des caractéristiques des monstres : des dents, des cornes, le regard, une queue, des poils, des griffes, des tentacules, des oreilles pointues, des membres musculeux, une peau avec un relief, etc… Un conseil, faites tout de suite une distinction entre le « gore » et le cadre du projet. J’ai déjà eu le cas d’enfant qui voulait mettre des haches et des cicatrices sur leur personnage après avoir vu Chucky…

Pour la séance suivante, on demande aux élèves de regarder chez eux s’ils ont des livres dans lesquels ils ont des monstres, des dragons, ou encore des animaux qui possèdent quelque chose d’effrayant (des dents de carnassier par exemple)  et de les ramener.

Séances 2 et 3 : ISOLER – PRÉLEVER : par petits groupes, les élèves vont prélever des exemples des différents éléments

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qu’on avait listés lors de la séance précédente (3 exemples pour chacun des attributs listés) dans un carnet de croquis.

Le cas de la peau est un peu particulier. Pour rendre un rendu, on peut emmener les élèves dans la cour de l’école et chercher des supports rugueux (le bitume, l’écorce d’un arbre, …) et frotter la feuille avec un crayon de papier pour faire apparaître de la matière (ce sera à faire sur le papier avant d’y reproduire les autres éléments lors de la production finale).

Séances 4 : REPRODUIRE – ASSEMBLER : il va ensuite falloir choisir entre les différents exemples prélevé celui que l’on veut garder. La première étape sera de dessiner une silhouette à notre monstre. Puis il faudra intégrer y ces différents éléments.

Séance 5 : pour mettre en couleur ces personnages, l’encre fonctionne bien. On commence par mouiller légèrement une zone restreinte (un bras par exemple). En raison des éléments assez fins, je préfère la faire appliquer avec le manche du pinceau, afin de ne déposer que peu d’encre à chaque fois. Et surtout, on laisse l’encre se diffuser afin de créer des nuances de teintes intéressantes. Pour réaliser cette étape, il faut prendre les élèves en petits groupes ! Dès que c’est sec, on repasse les contours au feutre noir.

Lors de cette séance, on peut aussi réaliser les fonds sur lesquels on collera les productions. Quelques gouttes d’encre noire déposées  sur une feuille Raisin mouillée à l’éponge suffisent pour créer un univers cauchemardesque.

Séance 6 : on découpe trèèèèèèès soigneusement sa production et on la place sur le fond créé. On peut essayer d’assembler les différentes productions afin de donner du sens, et on colle.

Prolongement : on peut aussi imaginer prolonger ce travail en réalisant une sculpture de nDans ce cas, le choix des matériaux utilisés sera primordial. On peut prendre le parti de créer en volume un monstre qui sera le plus fidèle possible au dessin fait précédemment, ou bien de créer une sculpture qui lui ressemblera en n’utilisant que des matériaux de récupération. Pour l’introduire, on pourra présenter le travail de Pablo Picasso, et notamment sa Tête de taureau, créée avec un guidon et une selle de vélo.

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Des exemples :

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 Un petit tour chez Lala qui nous parle de ces différentes opérations :

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Lorsque l’élève a envie de baisser les bras face à sa production, Michelle Jullien, l’auteure de Erreurs et créations en arts plastiques nous propose un mini entretien. L’objectif est que l’élève qui n’est pas satisfait de sa production ou qui n’a pas respecté la consigne, ait envie de reprendre son travail, qu’il ait ébauché la réflexion sur ses difficultés en les ayant identifiées (ce qu’elle appelle « démonter les erreurs pour comprendre et progresser »). Voici la trame de cet échange :

Les productions en arts visuels : faisons le point

 Les productions en arts visuels : faisons le point

Les productions en arts visuels : faisons le point Les productions en arts visuels : faisons le point

Des idées et des exemples chez Arts Visuels Ecole :

Les productions en arts visuels : faisons le point

Dans La classe de Delphine :

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Des idées de techniques et d’activités sur le site de la circonscription de Dieppe ICI

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Cette rubrique sera la vôtre ! N’hésitez pas à me laisser un message pour nous donner vos petits « trucs » qui vous facilitent une séance, notamment d’un point de vue matériel, mais pourquoi pas autre chose.

Quelques conseils en vrac :

– utiliser des bouchons de bouteilles (d’eau, de lait) pour mettre la peinture ;

– lorsque l’on réalise un mélange de couleurs, commencer par mettre la couleur la plus claire ;

– avoir des couleurs harmonieuses : pour aider à choisir des couleurs harmonieuses, je pioche souvent dans des toiles observées. On choisit 2, 3 ou 4 couleurs parmi celles présentes sur la reproduction. L’artiste a déjà fait la démarche de sélection de couleurs, le résultat est tout de suite plus agréable visuellement ;

Chez Mitsouko : une foule d’astuces !

Les productions en arts visuels : faisons le point

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Lorsque les « chefs d’œuvres » des élèves ont été produits vient le temps de l’affichage. Là encore, un travail de mise en valeur peut être envisagé.

Tout d’abord, le magazine La Classe a réalisé dans son numéro 166 (février 2006) un joli dossier concernant les encadrement et les sorties de cadre. Si ce dossier vous intéresse, jetez un oeil dans les archives de votre école et si vous ne le trouvez pas, contactez-moi.

Les productions en arts visuels : faisons le point

Une seconde piste qui permettra de sublimer (oui oui, j’ai bien utiliser ce mot 😀  ) encore les production : un dossier intitulé AFFICHER, ACCROCHER-EXPOSER, trouvé sur la partie Arts Visuels du site de l’Inspection de l’Isère. Dans ce dossier, vous trouverez des pistes pour réfléchir à l’agencement des productions entre elles, une mise en scène, des conseils pour adapter l’affichage à la taille  du lieu, les avantages et les inconvénients des différents supports pour accrocher, des conseils d’encadrement, de suspension ou encore de disposition.

Les productions en arts visuels : faisons le point

Les productions en arts visuels : faisons le point

 Que ce sujet est délicat ! J’ai toujours beaucoup de mal avec la partie évaluation d’une production, pour ne pas rester sur du c’est beau / c’est pas beau ou ça répond / ça ne répond pas à la consigne.

Voici des notes de lecture que j’ai prise notamment dans Enseigner les Arts Visuels, de Daniel Lagoutte.

Tout d’abord, les critères d’évaluation doivent être énoncés en début de séquence afin que les élèves sachent sur quels éléments ils vont devoir porter une attention particulière.

Voici des pistes de critères d’évaluation :

  1.  Evaluer le résultat :
  • l’aspect formel : on constate les formes, les couleurs, les matières présentes sur la production
  • l’aspect productif : Maîtrise manuelle et technique (c’est habillement fait et les éléments représentés sont identifiables)
  • l’aspect expressif : on propose une interprétation de ce qui a été fait. On peut le décliner à l’aide de 3 critères

                         – intensité : c’est la force de l’image (à ne pas confondre avec la violence d’une image)

                         – authenticité : degré d’implication personnelle de l’auteur

                         – originalité : ce en quoi la réalisation se distingue de celles des autres

      2. Evaluer l’intention : par un entretien individuel, s’informer auprès des élèves de ses intentions, le laisser commenter ce qu’il fait, constater les effets produits (évaluer la cohérence du choix)

      3. Evaluer la capacité à faire le lien entre sa propre démarche et celle des artistes.

      4. Evaluer la maîtrise des techniques plastiques apprises (la manifestation du sens de la réalisation)

Et voilà ! Si vous avez réussi à lire jusqu’ici, félicitations et merci !

Montrer des oeuvres : pourquoi ?

Montrer des oeuvres : pourquoi ?

Voir – Regarder – Observer – Comprendre

Parmi ces 4 verbes, 3 pourraient paraître être des synonymes. Cependant, il existe une gradation dans l’intention que l’on donne à cette action. Et parvenir à chacun de ces stades constitue un apprentissage. Mais lorsque l’on montre une reproduction d’oeuvre en classe, il ne s’agit absolument pas d’un modèle à atteindre (ni même d’un point de départ pour une activité A la manière de… qui sont en réalité trop réductrices, je reviendrai dessus).

L’image doit être perçue non pas comme un objet, mais comme un être (comme un sujet) avec lequel nous avons un raport

d’ordre confidentiel et existentiel – Daniel Lagoutte, Enseigner les arts visuels

Selon l’objectif que l’on se fixe en introduisant une oeuvre, on peut repérer différents éléments. Je ne vais pas réinventer l’eau chaude ni paraphraser ce qui a déjà été très bien dit, je vous envoie faire un tour en Polynésie chez ma copine Crayon de Soleil ! Vous y trouverez une réflexion intéressante sur la place de l’oeuvre dans une séquence et les différents moments auxquels on peut les introduire, ainsi que les effets que cela produit.

Un rapide article sur le site arts visuels de l’Académie de Rouen Ici.

Sinon, qu’y a-t-il à regarder dans un tableau ? Ça dépend de vos objectifs ! Prenons l’exemple de La grande vague au large de Kanagawa, d’Okusaï.

Je peux m’en servir pour introduire la technique utilisée par l’artiste (l’estampe), pour découvrir l’art asiatique dans le cadre d’un projet, parler de la gravure et des zones à évider sur mon outil scripteur avant de pouvoir encrer, introduire un exemple de scène agitée pour montrer un procédé d’artiste, ou bien une représentation de la mer, voir ce qui se faisait ailleurs au XIXe siècle, ou bien enrichir un travail autour de Saisir l’éphémère (la photo, les impressionnistes, … qui lui sont à peu près contemporains) ou bien dans le cadre d’une réalisation plastique autour des catastrophes naturelles, pourquoi pas !

Il faut donc déjà avoir une idée précise du projet que l’on mène avant de choisir les images que l’on va présenter.

Observer et exploiter des œuvres permet aussi de se progresser. Certaines erreurs de création ou de dessin proviennent d’une méconnaissance des référents artistiques. : »Les erreurs portant sur le système de représentation et de référence au code révèlent, elles aussi, d’une méconnaissance des œuvres d’arts. En effet, c’est en les observant, en les comparant, en les commentant à travers différentes époques que la perception des codes et des systèmes de représentation s’enrichit. On s’aperçoit alors que leur utilisation par les artistes, pour produire un sens, évolue en fonction des époques et des lieux » – Daniel Lagoutte, Enseigner les arts visuels.

Ensuite, qu’y a-t-il à voir ?

Selon l’objectif, l’âge des élèves et les habitudes de ce genre de travail, plusieurs niveaux de compréhension sont envisageables. Prenons l’exemple des Epoux Arnolfini, de Jan Van Eycke :

1° Il va s’agir de regarder l’image et de répondre à « Ce que je vois« . On va décrire la composition du tableau : que représente-t-il, en restant dans les grandes lignes. Il s’agit d’une lecture rapide. On voit deux personnages, un homme et une femme debout. Ils se donnent la main. La scène se passe à l’intérieur d’une maison. Vu leurs tenues, la scène est ancienne.

A cela, on va ajouter les premières impressions : Ça me plait/ne me plait pas car…, j’aime bien parce que c’est coloré, etc…

2° Le deuxième niveau de lecture de l’oeuvre consiste en une observation plus fine de l’image : Au premier plan, on voit un chien et des chaussures posées au sol. On s’aperçoit aussi que l’homme a la main droite de levée, et la dame la main posée sur un ventre bien arrondi. Et une observation des détails permet d’apercevoir des fruits posés sur la table, derrière l’homme, une bougie allumée sur le lustre ou encore un miroir au fond de la pièce, au dessus duquel un message est écrit.

A ce niveau de lecture, on va aussi s’intéresser à la composition plastique. On repère les formes (figuratives, non figuratives, les formes géométriques), la couleur, la matière, les matériaux utilisés, la technique, le support, les outils, … Pour cette peinture, il s’agit d’une peinture à l’huile sur bois.

3° Le troisième niveau de compréhension emmène les élèves à comprendre, interpréter. A partir des indices relevés, on va essayer de comprendre les intentions de l’artiste, donner du sens, aller dénicher les symboles qui se trouvent dans l’image, ou encore éclairer le contenu par des apports sur le contexte de création.

On peut s’intéresser à l’identité de ces deux personnages. Les vêtements sont ouvragés, ce qui montre qu’il s’agissait de personnes riches. Il s’agit vraisemblablement d’une scène d’union, d’un mariage. Les mains tenues, la main de l’homme levée qui indique une promesse. Le chien qui se trouve à leurs pieds est un symbole de fidélité. Aussi les fruits qui se trouvent sur le coffre nous rappellent Adam et Eve, un autre couple. La bougie allumée sur le lustre est là pour introduire un côté religieux, il s’agit de l’œil du Christ, Il était d’usage d’en offrir aux jeunes mariés afin qu’il veille sur eux.

Pour aller encore plus loin :

– la femme n’était certainement pas enceinte : à cette époque (1434, fin du moyen-âge), leur rôle était réduit à faire des enfants et les élever.

– L’homme devait être riche mais pas noble : les chausses posées au sol montre qu’il se déplaçait à pied dans les rues boueuses, contrairement aux aristocrates qui se déplaçaient en litière, portée par des serviteurs.

– Le miroir accroché au fond nous révèle la présence du peintre. On y voit deux personnes, sûrement les témoins, qui n’apparaissent pas sur le tableau à première vue. L’autre indice qui permet de révéler qu’il s’agit du peintre est le message noté au mur, en français « Van Eyck était là » (cliquez sur les images pour agrandir).

Puis on peut poursuivre avec une exploitation du graphisme, l’analyse plastique de la composition, l’analyse historique, ouvrir sur une technique, un mouvement artistique, un procédé utilisé, …

On peut ici se livrer à un repérage des sources lumineuses, de la direction de la lumière, de la recherche du point de fuite, etc.

Pour la technique, on peut parler de la peinture à l’huile (un exemple d’exploitation dans Histoires d’arts en pratique). On peut ouvrir sur les peintres flamands et parler notamment de Johannes Vermeer (la jeune fille à la perle, la laitière, etc…). Ou se lancer dans les reflets dans les miroirs, en citant notamment Les ménines de Velasquez, où l’on voit le roi et la reine d’Espagne apparaître (Click pour agrandir), avant de se lancer dans une pratique éclairante sur ce thème.

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