sandra29 avril 2023 at 13 01 53 04534 Répondre
mercii beaucoup !!! j’en avais besoin pour d’écrire une oeuvre d’art
Et voici le dernier article consacré aux composantes plastiques permettant l’analyse de tableaux, mais aussi de photos avec les élèves.
Cette fois-ci, il s’agit d’un travail sur…
Cette fois encore, on commence avec ce qu’il y a à connaître sur la composition du tableau.
Tout d’abord, les fameuses lignes de force : il s’agit de lignes qui dirigent l’organisation spatiale du tableau, et construisent l’équilibre de l’image. Il peut s’agir de lignes tracées réellement (comme la ligne d’horizon, le bord de mer, …), ou qui apparaissent par la lecture de l’image dans laquelle on va visuellement détacher des masses, des formes, des zones de couleurs, de lumière et d’ombre, la limite du vide et du plein…
Ces lignes peuvent être horizontales, verticales, obliques, en zigzag, sinueuses ou ondulées. Et chaque type de ligne a une signification conventionnelle :
– les lignes ondulées : le mouvement, la vie
– les horizontales : équilibre et sécurité
– les verticales : la légèreté, un mouvement vers le haut
Le sacre de Napoléon, Jaques-Louis David
– les obliques : le déséquilibre, la rupture
Les peintres ont aussi organisé la composition de leurs tableaux en fonction de formes géométriques, de manière à grouper des éléments en forme de triangle, de rectangle, de carré, de cercle ou de spirales dans leurs images. Là encore, chaque utilisation est faite en fonction de la signification de la forme :
– le cercle : forme parfaite, divinité
– le carré : stabilité
-le rectangle : l’équilibre, l’immobilité
– le triangle : la majesté, l’élévation, l’harmonie, l’équilibre
– les spirales : le mouvement, la vie
Enfin, une image possède également une architecture propre, définie entre autres par la règle des tiers : divisez mentalement votre images en 3 tiers égaux verticalement et horizontalement. Vous avez donc deux lignes qui apparaissent dans chacun des sens, ainsi que 4 points qui représentent les points d’intersection de ces lignes. Ces points s’appellent les points chauds de l’image, et les éléments qui seront placés à ces endroits auront un impact plus important, tout comme les éléments situés sur l’une des lignes de tiers.
La laitière, Johannes Vermeer
Le sujet, ainsi que le pot de lait sont placés l’un au tiers de l’image (les traits bleus), et l’autre sur un point chaud. |
L’angélus, Jean-François Millet
Les personnages ainsi que l’horizon sont situés au tiers. |
Il est convenu également que la partie supérieure de la toile renvoie à des valeurs très positives (la spiritualité, le ciel, à la pensée, …). La partie basse renvoie elle à la terre, la matérialité et la mort.
Sur le site de Patrick Straub, vous trouverez des grilles permettant d’analyser d’une oeuvre :
La situation de découverte se fait autours du tableau La famille Belleli, de Degas. On amène les élèves à voir la composition et surtout à comprendre qu’elle est au service de la narration du tableau. On amène ensuite un apport théorique sur les lignes de force et la géométrie du tableau ainsi que le rôle des regards des personnages et on s’appuie sur des tableaux pour les illustrer.
« L’ambiance est lourde dans ce tableau car rien ne va plus dans cette famille d’apparence unie. Et la petite Giulia, qui est asisse, n’a qu’une idée : s’enfuir ! Derrière elle se tient sa mère (qui est la tante du peintre). Giovana, la soeur, est debout et à droite est assis leur père, Genarro Belleli La mère et les deux filles sont vêtues de noir car le grand-père vient de mourir. C’est son portrait qui est accroché au mur.
Si la mère est triste, c’est parce qu’elle ne s’entend plus avec son mari qui s’est enfoncé dans des histoires politiques. Et toute la construction du tableau nous dit que ça va mal.
La mère et les deux filles forment un énorme triangle noir. Bien éclairées, elles se tiennent quasiment face à nous. La mère a le regard perdu dans le vague et tient près d’elle sa fille Giovana, qui nous fixe intensément. Mains croisées, elle est sage comme une image. Sa soeur Giulia regarde la fenêtre (on voit le reflet dans le miroir), vers la lumière qui dessine des ombres au sol.Les poings sur les hanches, sa jambe gauche repliée sous elle, on sent qu’elle est prête à se lever, à s’enfuir en courant. Tout comme le chien, en bas à droite du tableau, qui est presque déjà sorti du tableau. Le père, lui, est séparé du groupe féminin par le pied de la table et le montant du miroir posé sur la cheminée. Il est de dos, enfoncé dans son fauteuil, totalement coincé. Il entend le tic-tac de la pendule posée sur la cheminée et rêve peut-être de Naples, sa ville natale, où il a été obligé de s’enfuir.
Tout le monde semble attendre quelque chose.
La mère voudrait quitter son mai, le mari voudrait retourner à Naples, Giulia rêve d’aller jouer dehors. Et Giovana, prisonnière de sa mère, regarde son cousin le peintre en train de faire son portrait.
De toute façon, il est impossible de s’enfuir. La fenêtre à droite est probablement fermée, la sortie à gauche est bloquée par un fauteuil, et au-dessus du père, un miroir renvoie à l’infini l’image de deux autres miroirs. Alors que faire, sinon attendre ? »
Extrait de Petites histoires de chefs d’oeuvre, Alain Korkos, Editions de la Matinière Jeunesse
Le diaporama utilisé lors de la séance :
Police utilisée : Amandine (à télécharger ICI)
La trace écrite
ou la version modifiable ICI
Cliquez sur le tableau pour l’agrandir avant de la projeter ou de l’enregistrer.
La famille Belleli, Edgar Degas (1858-1860)
La lettre d’amour – Johannes Vermeer (1669-1670)
La Vierge à l’enfant avec Sainte Anne, Léonard de Vinci (1503-1519)
La danse, Henri Matisse (1910)
La leçon d’anatomie du professeur Tulp, Rembrandt (1632)
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C’est toujours aussi passionnant, merciiiiii !
Merci Lala !
Ouah !!! Il n’y a pas que les élèves qui apprennent des choses là !
Comme quoi, on nous demande d’être de vrais couteaux suisses, multifonctions, et pointus sur de nombreux domaines. Ces notions sont au programmes, mais la formation des enseignants est tellement passée aux oubliettes qu’on ne suit plus !