Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’une collection que j’aime énormément, à la croisée entre mes deux domaines préférés, les arts et la littérature. Il s’agit de la collection Pont des Arts, éditée depuis 2007 chez L’Elan Vert (vous trouverez le lien vers le site en fin d’article). Et je ne peux m’empêcher de vous le raconter, ce qui me décide à écrire cet article, c’est qu’hier j’ai eu la chance d’assister à une conférence avec Géraldine Elschner au Louvre-Lens. Il s’agit d’une auteure qui a déjà écrit une dizaine de titres pour de cette collection.
J’avais découvert cette collection sur le blog de Crayon de Soleil il y a quelques temps et elle n’en disait que du bien ! Et en me rendant au CRDP, j’ai pu emprunter de nombreux titres de cette collection et maintenant, j’en suis fan !
Comme son nom l’indique, la collection tourne autour de l’art. Ou plutôt DES arts. Chaque livre est une fiction autour d’une oeuvre, et il en existe dans plusieurs domaines : peinture évidemment, mais également sculpture, architecture et art du quotidien. Actuellement, il y a 38 titres parus. A noter qu’ils ont un partenariat avec le réseau CANOPE (anciennement SCEREN) pour la partie pédagogie.
Le livre propose donc une histoire (toujours très belle) permettant de contextualiser une oeuvre dans son époque, mais qui va aussi nous raconter la scène qui se déroule. Qui sont les personnages, où se passe cette scène, que font-ils ici, etc… ? L’histoire est toujours tellement bien écrit qu’elle pourrait être suffisante en soi. D’ailleurs, si vous ne tournez pas la dernière page, vous ne vous apercevrez pas forcément qu’elle raconte l’histoire d’une oeuvre (pour peu qu’elle vous soit inconnue). D’ailleurs, lorsque vous vous rendrez sur le site de l’éditeur (parce que je suis sûr que vous aurez envie de les découvrir d’avantage), en observant les couvertures des livres, essayez de deviner de quel oeuvre il s’agit !
Les époques de créations des oeuvres vont des grottes de Lascau, à des artistes encore en vie comme Ousmane Sow, il y en a pour tout le programme d’histoire des arts !
Les albums coûtent une petite quinzaine d’euros, et il existe également des versions e-book interactives à 6,99€. Certains titres existent également en Version Brochée à 5,90€.
Quel intérêt est l’intérêt d’utiliser ces albums en classe ? Au delà du plaisir de les lire pour soi, ces albums sont particulièrement intéressant à utiliser (au cycle 3, bien que des ouvrages soient exploitables dès le cycle 1, je pense à Petit Noun par exemple) pour INTRODUIRE une oeuvre.
Après la découverte de l’album, les élèves comprendront la scène représentée car elle aura été contextualisée (bien que les éléments soient totalement fictifs, les personnages prennent vie mais ne correspondent pas forcément aux vrais modèles).
Z’avez reconnu Van Gogh ? Regardez le ciel !
Cette collection permet de rentrer dans une oeuvre à travers une histoire, et pas à travers une approche artistique au sens strict du terme. Découvrir des personnages, des lieux, une intrigue permet de déconnecter l’intellect pour entrer dans l’univers de l’artiste. Les auteurs nous racontent l’histoire non pas d’un point de vue historique, mais d’un point de vue émotionnel.
L’intérêt de cette approche est que le lecteur va s’identifier au héros, à un fait de l’histoire.
Ca, c’est pour le fond. Et pour la forme… Wahouuuu ! Je suis particulièrement sensible à la qualité littéraire d’un texte mais je peux vous assurer que ces textes sont extrêmement bien écrits ! Cette maison d’édition a le mérite d’avoir su s’entourer de TRÈS bons auteurs car au delà des mots choisis, les textes ne sont pas « creux ».
Les illustrations sont également exceptionnelles.
Au cours de sa conférence, Géraldine Elschner nous a expliqué la coopération et les nombreux aller-retours entre l’auteur et l’illustrateur, dans un soucis du détail, qui étaient mis en place. Elle nous a aussi parlé du soucis du détail qui était omniprésent chez les illustrateurs avec qui elle a travaillé. Les illustrateurs prennent soin de ne pas caricaturer l’artiste et ils respectent au maximum l’époque du récit. On a donc affaire à de vrais beaux albums !
Pont des Arts a pensé à vous ! Ils vous proposent la lecture en ligne de l’un de leurs albums (celui-ci est particulièrement difficile à lire, ne pensez pas que les textes sont tous aussi peu abordables en primaire). Cliquez sur l’image :
Un autre gros avantage de cette collection, c’est qu’ils ne vous abandonnent pas face à vos albums. Ils ont un site remarquablement bien fait !
Sur ce site, vous allez trouver, déjà, l’ensemble des livres disponibles de la collection, mais pas que ! Pour chaque titre, vous avez accès à la présentation de l’histoire, un extrait de l’album avec quelques pages à feuilleter, parfois même une vidéo, mais aussi AU DOSSIER D’EXPLOITATION PEDAGOGIQUE gratuitement pour les albums les plus récents !!!! Ces dossiers, qui sont réalisés par le réseau CANOPE d’Aix-Marseille, vous proposent une présentation de l’oeuvre, des propositions d’exploitation en lecture, une interview de l’auteur et de l’illustrateur mais aussi des idées de prolongement, notamment en arts visuels ou en histoire.
Ils ont également eu la très bonne idée de créer une rubrique consacrée aux exploitations artistiques : des productions d’élèves sont visibles, et cette rubrique e demande qu’à s’enrichir de vos contributions !
J’espère vous avoir donné envie de découvrir cette collection !
17 pensées sur « La collection Pont des Arts ! »
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11/02/2015 : Mise à jour des activités proposées
Comme les lecteurs réguliers du blog ont dû le remarquer, je travaille énormément cette année sur les arts visuels, un domaine que j’ai négligé pendant trop longtemps, me contentant souvent d’une production assez facile à mettre en oeuvre, sans mettre trop de bazar (matériel mais aussi bruit) dans la classe. Mais j’avoue que je m’y ennuyais, et n’en trouvais pas le sens : quel intérêt, alors que les I.O. nous demandent de développer la créativité des élèves, de se retrouver 25 fois avec la même production ?
Bref, ça ne me convenait pas du tout. Et en me penchant sur certains ouvrages et en rendant visite aux cyber-collègues, j’ai commencé à comprendre ce qu’était vraiment l’enseignement des arts visuels. Je ne vais pas m’étendre dessus cette fois-ci, mais je compte écrire un article prochainement sur les ressources et les dispositifs qui me sont indispensables.
Et dans cette réflexion, je suis de plus en plus convaincu qu’il faut montrer des oeuvres à la classe, mais les montrer de manière réfléchie. Pour ceux que ça intéresse, allez rendre visite à Crayon de Soleil. Cette enseignante, qui passé son CAFIPEMF en choisissant les arts visuels comme spécialité, nous propose de très bonnes réflexions sur cet enseignement. Cet article traite justement de l’utilisation des oeuvres d’arts dans une séquence (quand ? pour quels effets, quelle utilisation ?). Pour ma part, son article est imprimé et sur l’avant de mon classeur Arts visuels !
Et toujours chez Crayon de Soleil, j’ai trouvé une très belle citation que je vous invite à aller lire. Celle-ci nous explique en quoi l’éducation au regard est importante.
Toutes ces réflexions m’ont donc permis de prendre conscience de l’importance de voir, de montrer des reproductions, et pourquoi pas les vraies oeuvres d’art aux enfants, sans pour autant les considérer comme LA réponse à une recherche proposée, mais comme UN traitement possible.
Enfin, tout ça pour dire que les images et les reproductions occupaient à présent une place importante dans mes séquences. C’est pourquoi je vous propose ici des activités autour des oeuvres, afin que les élèves les gardent en mémoire après les avoir rencontrées.
Les grands peintres ont leurs manières de peindre, et on les reconnait parfois au premier coup d’oeil : Bruegel, Chagall, Van Gogh… Il s’agit ici d’identifier un tableau inconnu des élèves, mais dont l’auteur et son style ont déjà été étudiés.
Une activité de quelques minutes pour ouvrir une séance d’A.V. et éduquer au regard.
Une autre activité pour démarrer une séance d’A.V. : à chaque tableau rencontré, on relève certains objets présents sur la toile et on les note sur un papier. On se constitue une pioche. On tire un papier au hasard et, à l’aide des objets évoqués, les élèves doivent retrouver d quel tableau il s’agit.
Il est aussi possible de faire un retour sur les oeuvres étudiées, ou bien partir à la découverte de nouvelles, avec une activité du type « L’oeuvre mystère ». Il s’agit de devinettes autours de tableaux, soit à préparer en classe, soit en utilisant des activités déjà conçues. Je vous renvoie par exemple à celles présente sur le site de L’Ecole Aujourd’hui, des éditions Nathan. Il y a une activité pour les cycles 2 et une autre pour les cycles 3.
Cycle 2 | Cycle 3 |
Cette activité a pour but de revenir sur une oeuvre déjà rencontrée, et de la représenter autrement : avec des mots, des émotions exprimées, suscitées, des détails, des silhouettes, …
Cette activité va permettre un retour sur une oeuvre déjà rencontrer. Plusieurs propositions de transformations sont faites, en influant sur les différents éléments du SMOG.
Cliquez sur le tableau pour l’agrandir avant de la projeter ou de l’enregistrer.
Déjeuner sur l’herbe – Edouard Manet, 1863, huile sur toile
Déjeuner sur l’herbe – Pablo Picasso, 1960
Les Ménines – Diego Velasquez, 1656, huile sur toile
Les Ménines – Pablo Picasso, 1957
Il est aussi possible de voir des transformations de la Joconde en cherchant « Joconderie » ou ‘Jocondoclasme » sur Google.
Voici un document sur lequel je suis tombé et qui liste les variables plastiques sur lesquelles il est possible d’influer lors d’une transformation de tableau (et plus généralement pour toute création en arts visuels) : c’est ICI.
Un album d’Anthony Brown est aussi très intéressant à montrer, feuilleter, lire, découvrir à ce moment là. Il s’agit des Tableaux de Marcel. Je vous laisser vous rendre chez Sanleane pour le découvrir. ICI également chez L’art de Rien.
Il s’agit d’un rituel permettant de mettre en lien des oeuvres d’arts (de toutes natures). Chaque jour, un élève est chargé de trouver une peinture / estampe / gravure / photo / sculpture en relation avec l’oeuvre précédente. La relation établie peut concerner la couleur ou les tons dominants, l’effet produit sur le spectateur, la technique utilisée, le courant artistique, la lumière (douce, dure, sa direction), le thème, la composition, la présence d’un détail, … Vous pouvez découvrir l’article en cliquant sur l’image.
6 pensées sur « Jeux autour des oeuvres ! »
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Très intéressantes idées d’activités, il faudrait peut-être préciser qu’en ce qui concerne « l’œuvre mystère » sur le site Nathan, il est nécessaire de s’abonner et donc de payer pour pouvoir y accéder. Sinon merci pour le partage de tout !
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Merci pour ton message. ! Oui effectivement, l’abonnement est payant chez LEA, mais il me semble bien que lors de l’inscription, il suffisait d’être inscrit gratuitement.
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Coucou ! Merci beaucoup pour le lien. Tu as permis de faire revivre mon blog qui s’était un peu endormi depuis quelques temps. Je t’ai envoyé un MP au fait.
En tous cas, tout ce que tu proposes est génialissime !! J’adore !!! -
Merci pour les docs et le lien!Effectivement, 25 photocopie d’œuvres accrochées au mur n’ont pas d’intérêt!J’ai appris à utiliser « à la manière de » en laissant les élèves libres du sujet.
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Encore une merveille d’article! Prochain essai dans ma classe : le chemin d’oeuvres 😉 Merci
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Voici la première de M’dame Audrey ! Encore un énorme merci à elle de participer au blog !!! Pour cette première bafouille, M’dame Audrey nous fait découvrir un artiste nordiste, un de chez nous : Auguste Herbin.
Ce travail me parait très intéressant : il permet de s’approprier la démarche de l’artiste et dans cette activité, le signifié est imposé mais c’est la mise en forme du signifiant qui fera le rendu (taille et agencement).
Auguste Herbin est un artiste originaire du Nord (dans le Cambrésis) né en 1882 et mort en 1960.
Ses premières œuvres sont marquées par le style impressionniste.
Après avoir rencontré Pablo Picasso et Georges Braque, en 1909, il s’oriente progressivement vars le cubisme.
En 1931, il fonde le mouvement Abstraction-Création avec d’autres artistes. Sa peinture est désormais entièrement géométrique faite de formes simples en aplats de couleurs pures.
En 1946, Herbin crée son alphabet plastique : une méthode de composition qui part d’un répertoire de 26 couleurs, correspondant chacune à une lettre et à des formes géométriques (triangle, cercle, demi-cercle, quadrilatère), ainsi qu’à une sonorité.
En 1953, frappé d’hémiplégie, il réapprend à peindre de la main gauche.
En 1956, il offre 24 œuvres à la ville du Cateau-Cambrésis, constituant ainsi une deuxième collection pour le musée créé par Henry Matisse en 1952.
Pour en voir un peu plus, c’est par ICI !
Découverte de l’œuvre Dimanche 1 d’Auguste Herbin (le titre n’est pas donné).
Les élèves s’expriment sur ce qu’ils voient, ressentent… donnent leur avis.
Je leur ai parlé de l’artiste et leur ai dit que l’œuvre représentait en fait un mot. A partir de là, à l’aide de l’alphabet plastique, les élèves ont cherché de quel mot il s’agissait. (ici, dimanche)
Réflexion sur les prénoms :
1er temps : Répertoriage des formes et couleurs nécessaires pour créer son prénom
2ème temps : Réflexion sur l’agencement des formes
3ème temps : Réalisation plastique (les mélanges ont été réalisés le plus souvent possible par les élèves)
Hugo, Julie et Gabin
Prévoir les incontournables pots pour bébés !
Les mélanges ont été faits dedans et, dessus, était notée la lettre correspondante. Les élèves sont ainsi autonomes et gèrent eux-mêmes leurs couleurs.
Mettre en musique en respectant l’alphabet d’Auguste Herbin.
17 pensées sur « L’alphabet d’Auguste Herbin ! »
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C’est chouette !
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Quelle belle présentation m’sieur ! Merci beaucoup
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très beau rendu sur feuille noire! merci pour le partage!
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Merci à M’dame Audrey pour ce bel article surtout !
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Article fort intéressant !! Merci!
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Tous les ans, mes élèves jouent à ce jeu sur la page du fichier de cap Maths CE1. Je pense que l’an prochain, je pourrai leur proposé un travail un peu plus construit!!! Merci!!
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Quelle jolie idée !! Bravo à ta contributrice, et merci pour cette proposition
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leur proposer !!l
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J’ai l’impression que M’dame Audrey est un peu trop timide pour venir vous remercier les filles ! Mais je suis sûr qu’elle est ravie de voir vos mots sympas. Hé Audrey, où te caches-tu ?!!!
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Jolie découverte ! Merci Audrey et Olivier
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Si si Olivier, je suis très touchée par les gentils mots laissés dans les commentaires. En fait, les mails arrivent à une adresse que je ne consulte pas tous les jours
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Sinon, t’as une notification dès que tu vas sur un blog Eklablog, dans la barre en haut de ta fenêtre. Au passage Audrey, je te présente Lala : c’est ma marraine à moi !
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Ah oui effectivement ! Je viens de voir la notification… je découvre !
Bonsoir à Lala ! 😉 -
Merci beaucoup pour cet excellent travail. Je suis passée ZIl, après avoir eu ma propre classe (par choix) .Je m’inspirerai de cette séance que j’aurais grandement aimé voir appliquer dans ma classe lorsque j’étais remplacée ( un travail abouti, qui a du sens, sur lequel je peux rebondir …Quel bonheur ! ) . En plus, je suis du Nord, donc c’est parfait!
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Je n’ai pas encore tenté cette séquence, mais je l’ai glissé dans ma besace aussi 🙂 Par contre, Audrey, qui nous l’a proposée, n’est pas ZIL.
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Aaaaaahhhh ! Merci, merci,merci ! Il y a plusieurs années, j’avais travaillé sur Herbin avec mes CE1 (la partie en noir et blanc de « Matin 2 »), et impossible de trouver à l’époque un descriptif complet de son alphabet plastique ! Je le trouve enfin sur votre blog !
Bon, yapluka voir ce que je peux faire avec mes CM2, maintenant !OlivierI
Dimanche 13 Mars à 09:54
Comme tu dis, « yapluka » ! Bon dimanche !
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Voici un album qui m’a été présenté pour la première fois en animation pédagogique. Je connaissais Claude Clément pour Le musicien de l’ombre, Frédéric Clément pour son Magasin zinzin et j’adorais déjà ces deux ouvrages. La rencontre entre ces deux artistes a donné naissance à un livre absolument magnifique, avec des textes d’une grande finesse et des illustrations d’une grande qualité. Ce magnifique album porte un nom qui inspire la poésie : Le luthier de Venise.
Venise, vers le XVIe ou XVIIe siècle. Dans la jardin du meilleur luthier, un arbre avait poussé. « Ses branches se balançaient dans la brise surgit du fond de la lagune. Des kyrielles d’hirondelles, de moineaux et de tourterelles venaient se poser sur elles. Il s’élevait alors du jardin un musique plus ensorcelante que celle qui enchantait les bals et les théâtre de Venise ». Un jour, cet arbre mourut. En souvenir de son arbre, le luthier décida d’utiliser son bois pour en faire le plus parfait des violoncelles. Cela pris des années.
Un jour de carnaval, un musicien très célèbre franchit le seuil de sa boutique, entouré de belles femmes et de nombreux « amis ».
Lorsque cet artiste voulut caresser l’instrument, le luthier le prévint qu' »il n’en sortirait de la musique que sous les doigts les plus agiles mus par un coeur talentueux ».
Le musicien fut vexé, mais lorsqu’il caressa l’instrument, il n’en sortit que des gémissements.
« Le musicien persévéra, mais tous ses amis se lassèrent. Les belles dames s’en allèrent. »
Seul face à son instrument, le musicien insista, retirant sa perruque et son masque, il laissa de côté tout l’artifice dont il s’était paré et commença une lutte avec l’instrument. Toute la nuit, il l’affronta, comme une épreuve initiatique. Il oublia sa fatigue, sa solitude, sa douleur et sa renommée. Ce retour aux valeurs essentielles était nécessaire.
Le lendemain, lorsque le luthier se leva, il trouva le musicien installé dans le jardin, à l’endroit même où se tenait l’arbre des années auparavant. Et celui-ci jouait de l’instrument naturellement, sans aucun effort. Et au bout du manche avaient poussé des branches sur lesquelles des kyrielles d’hirondelles, de moineaux et de tourterelles venaient se poser.
J’ai porté un effort tout particulier sur cette séquence en terme d’étude littéraire de l’oeuvre, tant sur la découverte du récit que sur la forme de travail demandée aux élèves (entrée par les illustrations, découverte des personnages et de leur évolution, problématiser sa lecture, vérifier sa position de lecteur par la production d’un résumé, compréhension des inférences sur le déroulement de l’histoire, …).
La séquence se compose de 5 séances, avec comme objectifs :
– la découverte de Claude Clément et de son univers onirique
– comprendre la portée symbolique de l’histoire à travers le retour au naturel du personnage (passage de l’artifice du déguisement et de ses relations sociales à l’authenticité par le courage, l’abnégation dont il fait preuve et qui lui permettent de dompter le violoncelle)
– Percevoir la renaissance irréelle de l’arbre
– Découverte de Venise et de son patrimoine : son saint patron, son carnaval, quelques éléments architecturaux.
Cet album permet également d’aborder les textes résistants notamment grâce au jeu de masque de l’artiste.
Cette exploitation, de nouveau clé en main, est constituée :
– du dossier comprenant le plan de la séquence, le tapuscrit, les fiches de prep’ et les documents élèves ;
– le conte mis en voix, à découvrir en fermant les yeux ;
– les fichiers Powerpoint pour les séances 1, 3 et 5.
Le luthier de Venise – Séquence
Et pour le plaisir, à défaut d’organiser un voyage dans la lagune, on peut toujours visiter ce lien avec la classe : Treck Street View à Venise
10 pensées sur « Le luthier de Venise ! »
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Bonjour,
Je découvre ton site suite au lien que tu as laissé sur la récap des brigades de lOu jO. J’ai parcouru quelques pages, ouvert quelques docs… et je te fais part de mon admiration devant la qualité de ton travail. Je suis moi-même brigade, après plus de 10 ans en cycle 3, et je reviendrai fouiller chez toi pour glaner des ressources à proposer durant mes remplacements. -
Merci beaucoup pour ce gentil mot Anyssa ! J’essaye de proposer des documents beaux à voir, et intéressants à exploiter 😉 Je suis content que tu trouves des choses qui te plaisent !
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merci pour cette découverte, un livre qui change . . . merci pour les partages
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Merci beaucoup Lilliesblue ! Cet album est un vrai trésor, il valait vraiment le coup d’être montré !
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Très beaux documents et complets. Merci beaucoup. Je les exploiterai en février.
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Merci pour cette nouvelle production de qualité. C’est un album de ma bibliothèque de classe que trop peu d’élèves empruntent.
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J’ai ce livre dans ma bibliothèque depuis 16 ans et je comptais le ressortir car je vais travaille r en mars sur le livre Arlequin et les oreilles de Venise de Hubert Ben Kemoun (sélection des Incos)
Merci pour ton travail, je vais pouvoir mettre les 2 bouquins en réseau. -
Merci toutes les 3 ! Ça ne m’étonne qu’à moitié que cet album soit peu emprunté, c’est un récit qui est assez hermétique, et n’est pas entièrement compréhensible si la lecture et la découverte ne sont pas guidées. Mais encore une fois, qu’il est riche !
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Bonjour,
Je découvre ton site aujourd’hui et c’est une vraie mine d’or!
Bravo et merci beaucoup pour ton partage, c’est la grande classe!!!Héloïse
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Merci beaucoup Héloïse ! Ravi que ça te plaise!
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Aujourd’hui, je vais vous parler d’un autre livre que j’adore ! Il s’agit d’Ami-ami, de Rascal !
La première fois que je suis tombé sur cet album, je l’ai lu sans vraiment faire attention, un peu trop vite. Bref, une lecture de 1e niveau. L’histoire d’un lapin et d’un loup qui rêvent chacun de leur côté d’avoir un ami. Et lorsqu’ils se rencontrent, le lapin rejette le loup car il est trop différent, tandis que le loup accepte le lapin tel qu’il est, sans vouloir le changer. Quitte à forcer un peu le choix du lapin…
Après cette première lecture, je me suis dit « Mouais… Un album qui traite de la différence, de l’acceptation de l’autre, de la liberté de décision ». MAIS, j’étais complètement à côté de la plaque ! Je n’avais pas cherché à voir ni comprendre ce qui se cachait derrière les mots et les illustrations. Et pourtant, je connaissais Rascal et je ne dirai jamais assez à quel point je suis FAN de son travail ! Je savais qu’il y a souvent chez lui des histoires entre les lignes ! Et les découvrir, soulever les mots pour voir se qui se cache en dessous, c’est ça que j’aime dans la littérature de jeunesse ! Alors que son exploitation se limite trop souvent à un support de lecture-compréhension… Quel gâchis !
Je vais tenter de vous montrer pourquoi j’aime autant Rascal, et tout ce qu’on rate si l’on ne fait pas attention, si l’on n’est pas attentif. J’essayerai aussi vous montrer un exemple de ce qu’il est possible de faire en terme de littérature en classe. Bien sûr, ces découvertes sont transposables en classe, je vous proposerai l’exploitation à la fin de l’article.
Cet album fonctionne sur l’hésitation permanente que l’auteur et l’illustrateur laisse planer sur le dénouement de l’histoire : les deux personnages vont-ils devenir amis, bon gré mal gré, ou bien le lapin va-t-il finir dans l’estomac du loup ?
Sur la couverture, on voit les deux personnages avec des messages contradictoires : ils se tiennent la main, geste amical, mais le lapin ne parait pas serein ni heureux. On ne peut pas lire l’expression du loup qui reste très vague. On peut croire à un retour de chasse, mais la présence du bouquet de fleurs est troublante : c’est un symbole d’amitié, de courtoisie. Et ce titre, en grosses lettres jaunes : AMI-AMI. Pourquoi répéter 2 fois ce mots ? Pourquoi pas AMIS au pluriel ? Ce détail a son importance, tout comme la présence du tiret. Ca sert à quoi un tiret d’ailleurs ? A séparer ou à relier 2 mots ? Bref, dès le début, on est dans l’hésitation.
L’épigraphe, c’est une des particularités de Rascal. Il place une épigraphe au début de ses albums, en « bord d’oeuvre ». Elle est là pour éclairer le titre ou le texte et pour mettre en garde, alerter le lecteur sur les éléments clés du texte. Voici celle de ce livre :
On peut là aussi relever le double sens du mot « aimer ». Les amis que j’ai aimé (le goût, je les ai mangés) ou d’amitié ? Le doute subsiste.
L’auteur et l’illustrateur commencent l’histoire en nous décrivant les deux personnages, que tout oppose. L’un habite en bas de la vallée dans une maison toute ronde, l’autre en haut dans une maison carrée, l’un est grand, carnivore et vit dans l’ombre, l’autre est petit, tout de lumière et végétarien. Mais tous les deux ont le même souhait : avoir un ami ! A une différence près : le lapin veut un ami comme lui, tandis que le loup accepterait un ami malgré leurs différences.
La présentation des personnages fait donc apparaître le loup comme sombre tandis que le lapin parait égoïste. On peut envisager que l’auteur joue sur la mauvaise réputation du loup pour tromper le lecteur et que ce soit lui le « gentil » de l’histoire.
Même le cadrage est opposé, l’un en plongé, l’autre en contre-plongé, pour des effets renforcé (le lapin parait fragile, tandis que le loup est encore plus impressionnant)
Et ce qui devait arriver arriva : un jour, le lapin et le loup se rencontrent !
Au passage, vous notez le clin d’oeil au Petit Chaperon Rouge fait dans cette illustration ? On lui avait défendu d’aller dans la forêt à cause du loup et il s’est éloigné du chemin pour ramasser des fleurs. Et là, rebelote ! Le lapin franchit les barbelés et tombe sur le Canis Lupus. Il ne connait pas ses classiques, celui-ci !
Le lapin tend son bouquet au loup qui, flatté de ce geste, se laisse aller à un élan de gentillesse et déclare « Tu es mon ami ». Mais le lapin refuse cette amitié, trop éloignée de son idéal (et sans doute un peu trop dangereuse à son goût). Mais malgré les protestations du lapin, le loup l’emmène chez lui, et ferme la porte à double tour.
Voici l’illustration finale :
Libre à vous de comprendre et d’imaginer la fin. Trois possibilités s’offrent à nous. La première : le lapin et le loup deviennent les meilleurs amis du monde ; la seconde : le lapin rejette cette amitié et rentre chez lui (désabusé, le loup sombre dans une dépendance addictive 😛 ) ; la dernière : le loup dévore le lapin !!!
Examinons les éléments que nous avons en main. La scène finale montre le loup embrassant le lapin. C’est ambigu : goûte-t-il le repas ou est-ce vraiment une démonstration d’affection ? Regardez sur la gauche de l’image. La table est dressée, mais pour combien ? Impossible de le savoir, l’image est coupée ! L’auteur et l’illustrateur maintiennent cette ambiguïté, la fin reste ouverte.
Cependant, des indices permettent de pencher pour la dernière solution. Sur cette image, on voit que les fleurs sont éparpillées au sol, comme si le symbole de cette « amitié » n’existait plus. Les couleurs de l’image sont très sombres, signe d’une fin (faim ?) assez sinistre. Est-ce la lumière au bout du tunnel qui apparait ?
Aussi, la dernière réplique du loup est tout sauf un hasard : « Je t’aime comme TU ES ». Comme tu es, comme tu es… Aaaahhhhhhh ! Comme TUER !!! Un peu tiré par les cheveux, cet argument ? Connaissant Rascal, je suis sûr que ce n’est pas le fruit du hasard. Vous n’êtes pas convaincu ? Voici la 4e de couverture :
C’est comme une fenêtre sur ce qu’il se passe dans l’histoire une fois qu’on a fermé le livre, les personnages poursuivent l’histoire sans nous. Pôv’ lapin… En même temps, il était pas très sympathique, hein !
Cette oeuvre trouve aussi sa place parmi les autres ouvrages de Rascal. Et celles-ci s’éclairent les unes les autres. Observez les trois illustrations suivantes, on retrouve le même motif sur les serviettes.
Les autres images sont extraites de Petit Lapin Rouge et Poussin Noir, deux autres histoires dans lesquelles les fins sont ouvertes mais une lecture fine ou le rapport texte-image permettent de déceler un sombre présage pour le personnage.
Et pour finir, revenons au titre du livre. On s’était interrogé tout à l’heure sur ce titre. Pourquoi la répétition du mot AMI ? Et pourquoi un tiret entre les deux mots. Rappelez-vous, un tiret sert à ATTACHER les mots, à les relier. Alors, on le relie ?
Bon appétit !
Si j’ai réussi à vous convaincre du potentiel qu’offre la littérature de jeunesse, et que cet album vous a plu, voici l’exploitation à réaliser en classe.
Il s’agit d’une séquence de 5 séances, toutes prêtes, docs élèves inclus, qui reprennent les explications données dans cet article. J’ai déjà mené les séances en CE2, CM1 et CM2, c’est à portée de tous et ça plait à chaque fois !
Et si vous voulez faire découvrir à vos élèves l’univers de Rascal et ses textes réticents et proliférants, je vous invite à lire cet article.
Une exploitation en CP chez Delfynus :
Et si vous avez réussi à me suivre jusque-là, félicitation et merci de votre attention !
24 pensées sur « Ami-ami, de Rascal. Ou pourquoi j’aime la littérature de jeunesse ! ! »
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Moi, je le fais très souvent en CP/CE1… et tu as peut etre oublié un élément, que je fais travailler à mes élèves en fin de lecture, quand on a tout lu et qu’on cherche quelle peut etre la fin :
AMI AMI = MIIAAM ! -
Je l’ai mis Delfynus, mais j’ai laissé les lecteurs trouver la solution
Je vais mettre un lien vers ton exploitation. -
Erreur ! En lisant tes documents en profondeur tu as une nouvelle façon de le voir, mais ça fonctionne aussi !!!!!
Nous, on en profite pour jouer sur les anagrammes !
J’ai mis un lien vers chez toi dans mon article sur cet album !
http://delfynus.eklablog.com/ami-ami-de-rascal-a46113081 -
Merci ! Je viens de créer le lien également.Mais j’ai bien signalé le MIAM qui se cache dans le titre :
« Et pour finir, revenons au titre du livre. On s’était interrogé tout à l’heure sur ce titre. Pourquoi la répétition du mot AMI ? Et pourquoi un tiret entre les deux mots. Rappelez-vous, un tiret sert à ATTACHER les mots, à les relier. Alors, on le relie ?Bon appétit ! »
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C’est bon, je viens de comprendre, c’est vrai que je ne suis pas sur un anagramme !
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Désolée, j’ai retiré le suspense ! Enlève mon commentaire si tu veux 🙂
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Oh non, pas de soucis, je pense que les lecteurs auront trouvé avant d’arriver aux commentaires.
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Génial!
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Merci Julie ! Je me doutais que l’article te plairait !
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Je vais lire cet album à mes petits CP alors cet article tombe vraiment pile poil ! Merci pour cette analyse très intéressante
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De rien Valentinou ! Le timming est parfait donc 😉
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Oh la la génial merci … Je découvre chez toi . Je vais en lire un peu plus
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Merci Pelsa ! A bientôt donc !
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J’adore cet album, mais j’ai jamais osé l’utiliser en segpa, si encore j’avais les 6èmes, j’oserai mais mes 4/3èmes risquent de mal prendre qu’on bosse sur un album… rien que pour le principe…
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Je te comprends… Peut être en démarrant avec d’autres albums de Rascal, pour lesquels on n’a pas besoin des images ? Lorsque l’auteur sera connu, ça pourrait peut être passer (quoique) ?
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Superbe! Le bouquin comme son exploitation.
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Merci Mayleb !
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Euh… que dire…
Waouh!!!
Je découvre ton article grâce au coup de coeur du mois de Valentinou et j’adore ta lecture de ce livre… N’hésite pas à nous en faire partager d’autres c’est un vrai plaisir ! -
J’arrive de chez Valentinou!! je decouvre ton travail sur ami ami que je connais!! mais que je n’ai jamais approfondi!! alors merci pour ton article et ton travail!!
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J’adore toujours autant ce magnifique travail qui m’a fait découvrir ton blog!
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Résonance!
https://enseignerlitteraturejeunesse.wordpress.com/2015/09/27/ami-ami-une-lecture-interactive-pour-toi/
Bon dimanche -
Merci pour le lien Julie ! Même de l’autre côté de l’Atlantique, l’album plait !Bon dimanche chez toi aussi !
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Merci pour cette exploitation, c’est un de mes albums préférés, j’ai eu le droit à la lecture par Catherine Tauveron elle-même, un vrai bonheur!
OlivierI
Mercredi 14 Octobre 2015 à 16:23
Quelle chance tu as eue ! Merci pour ton passage !
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Quelle chance tu as eue ! Merci pour ton passage !
Ton blog est une mine d’or ! Merci pour ta générosité. Il faut que je prévoie des sous pour quelques albums l’an prochain. Ils sont bien faits.
Quelle magnifique présentation! Cette collection me fait vraiment de l’oeil! Merci!
Quel bon vendeur!
J’aime beaucoup cette collection et ses partis pris, mais je n’en ai encore utilisé aucun livre avec les élèves.
Merci les filles !
Merci Olivier pour le petit clin d’oeil. Cette collection a été l’une des plus découvertes que j’ai connu dans mon travail. ‘
Oups, il y a eu deux envois…’
T’as dû oublié un mot Crayon de Soleil
Peut-être … Je ne sais même plus ce que c’était… Ouh la, voilà ce que c’est de trainer sur Internet au lieu de se reposer ! Il est temps d’aller dormir !! On reprend le boulot Lundi !!!! Sniffffffff !!!!
Crayons de Soleil
Vendredi 8 Janvier à 10:16
Je ne devais pas être en super forme quand j’ai écrit ce commentaire, lol ! Je viens de trouver le mot manquant, hahahaha !!! « l’une des plus BELLES découvertes »
C’est grave quand même, lol !
Je ne devais pas être en super forme quand j’ai écrit ce commentaire, lol ! Je viens de trouver le mot manquant, hahahaha !!! « l’une des plus BELLES découvertes »
C’est grave quand même, lol !
J’adore cette collection !
Bonjour. Je découvre ton blog par le biais du fb d’Orphée et je suis ravie des ressources que tu proposes en art. L’art sera mon fil conducteur l’an prochain, je ne sais pas encore comment mais ce sera mon thème annuel et en grande fan également de cette collection, je pense que je ne manquerai pas de repasser par chez toi 😉
Bonjour et bienvenue Djoum ! Merci pour ton passage et ton message. N’hésite pas à aller faire un tour chez Crayon de Soleil (ma classe au soleil) qui propose ses exploitations de certains titres de la collection
Oh, tu es passé avant Olivier, je venais me faire de la pub ! Hihihihi !! Je rigole. Merci pour la publicité A bientôt !!
Haha méfie toi Petit Crayon, venir faire de la pub sur son blog dans les articles des autres, c’est pas bien vu en ce moment !
Ah bon ? Ben quoi, les temps sont durs, hein !! Et puis, il faut bien que je profite de la notoriété de ton super blog 🙂
Mais y a aucun soucis ! Pis de toute façon, j’avais déjà mis le lien
Au fait, tu as bien reçu les mails que je t’ai envoyés ? Ça doit dater de plus de 15 jours.
Oups, je sais pas. Je vais regarder. J’étais en vacances